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Événement & Grand Fonds Sebald, une araignée dans le crâne

mars 2009 | Le Matricule des Anges n°101 | par Sophie Deltin

Fascinante par son phrasé à longue et lente arabesque et sa confrontation lancinante avec l’Histoire, l’œuvre de W.G. Sebald n’a cessé de sillonner les lignes, réelles ou imaginaires, d’une mémoire en extinction. Double parution : Campo Santo, sa dernière œuvre restée inachevée, et un recueil d’entretiens et articles.

Campo Santo

Qu’y a-t-il de plus terrible que les idées qui grouillent sans cesse dans notre tête ? » s’interroge Sebald à propos d’une gravure que lui offrit un jour son ancien ami d’école devenu peintre, Jan Peter Tripp. De cette gravure qui montre un magistrat mentalement dérangé avec une araignée dans le crâne, on pourrait tirer une image puissante qui touche au cœur de l’activité littéraire telle que s’y est adonné Sebald - un trouble du comportement de l’ordre de la « monomanie » - et donne à sentir le mouvement même de son effort d’écrire - « le patient travail de ciselure et la mise en relation, dans le style de la nature morte, de choses qui semblent fort éloignées entre elles ». Car tel un motif inlassablement tricoté, qui relierait des points de l’espace et du temps selon une logique inaccessible à notre seule raison, les livres de Sebald (Vertiges, Les Emigrants, Les Anneaux de Saturne, Austerlitz) participent, outre d’un tempérament mélancolique, d’une obsession incurable : exhumer et traquer les traces, sauver, quitte à le fabriquer dans la fiction et la photographie, le fil à souvenirs d’une mémoire condamnée à l’engloutissement dans la fosse convulsive de l’Histoire. L’araignée, captive de sa propre toile, n’est-elle pas la triste conscience morale du narrateur solitaire, même lorsque, choisissant le retrait, elle se fait le porte-voix de l’histoire, des souvenirs et des tourments des autres protagonistes ?
Cette obsession a certes de quoi se laisser comprendre quand on est né allemand, en 1944, d’un père officier de la Wehrmacht. Quand on s’appelle Winfried Georg et que l’on a grandi avec la suspicion que quelque chose vous a été délibérément caché - à la maison, mais aussi à l’université et dans la société tout entière, régie par la « conspiration du silence ». Quand malgré tout, on a cherché sans relâche à en savoir plus, y compris chez les écrivains d’après-guerre dont « l’énorme déficit moral » échoue finalement à fournir les souvenirs manquants. Pour Sebald, sans doute l’émigration volontaire en Angleterre à l’âge de 22 ans fut-elle l’unique moyen pour affronter ce passé irréductiblement allemand. « Regardez un chien qui obéit à son flair, la façon dont il traverse un bout de terrain est absolument imprévisible. Mais invariablement, il trouve ce qu’il cherche », explique dans un entretien ce grand adepte de la marche en liberté qui de Manchester à Londres, en passant par Paris ou la Belgique, aura érigé le hasard en méthode d’investigation. Incapable de revenir habiter en Allemagne, l’écrivain aux initiales discrètes resta pourtant indéfectiblement attaché à la langue et à la culture de ce pays dont il estima ne pouvoir jamais s’exempter (« J’ai hérité de ce fardeau (être allemand) et il faut que je le porte, que ça me plaise ou non »). Les hommes brisés dont il assume ainsi par solidarité le récit - des émigrants, des exilés, des victimes au bord de la dissolution et de la ruine silencieuse, condamnés à l’errance par les...

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