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Domaine français Parfois dans les familles

mars 2009 | Le Matricule des Anges n°101 | par Delphine Descaves

Parfois dans les familles

Ils sont cinq, dans un petit village qui n’est pas nommé et cependant qu’on peut s’imaginer, avec cette maison « située en hauteur, quoique de ses fenêtres on ne puisse rien en voir, si bien qu’il arrive qu’on s’y sente à l’écart. » L’époque pourrait aussi bien être les années 60 que les années 2000. « Non, on ne s’accordera pas cette facilité-là : d’un temps précieux en soi, d’un temps qui en soi, aurait une épaisseur de sentiment et colorerait tout ce qu’il touche. Cette maison-là est dans un milieu absolument stérile à cet égard, dans la lumière crue d’un présent qui n’en adoucit pas les contours, ne fait vibrer, au-delà, aucun écho. » Dans cette famille, c’est le petit dernier, Paul, dit Paulo, qui est la voix d’une partie des chapitres, en alternance avec la narration à la troisième personne. Chacun vit sa vie en séquences courtes, sèches et solitaires, quasi énigmatiques. Antoine, le frère aîné, porte son « rêve désenchanté » après avoir été quitté par sa petite amie : isolé, rongé par le mal de vivre, il ne résiste plus au désespoir. Juliette, avec sa beauté de jeune fille, presque dérangeante, éprouve, face au « lac comme une masse en fusion », la puissance de son désir, désir déçu par l’amoureux trop timide et qui va échouer contre la brutale virilité d’un autre. Impuissants, silencieux, les parents sont, eux, voués à l’immobilité ou à l’errance voyeuriste, comme le père parti sur les traces de sa fille. Paul, à hauteur d’enfant, constate sans toujours les comprendre les tourments qui nouent ces adultes et tente, avec son amour d’enfant, de suivre ces modèles déconcertants que sont Antoine ou Juliette. Puis, comme dans les mauvais faits divers, surgit le drame, qui semble n’être que la continuité presque logique de l’étouffement familial. En cent quarante pages ramassées, dénuées de tout bavardage, Michel Manière réussit un curieux roman, où le sordide côtoie, avec les mêmes mots justes, la difficulté existentielle d’êtres condamnés à souffrir seuls.

PARFOIS, DANS LES
FAMILLES

DE MICHEL MANIÈRE
Le Seuil, 143 pages, 17

Parfois dans les familles Par Delphine Descaves
Le Matricule des Anges n°101 , mars 2009.
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