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Poésie Presqu’elles

juillet 2009 | Le Matricule des Anges n°105 | par Richard Blin

Le Presqu’elles

Si l’on se hasardait à définir la littérature comme lieu d’apparition de figures, on pourrait citer Presqu’elles en exemple. Y sont en effet évoquées, sous le signe passionnel du rouge, dix femmes, dix apparitions qui, comme autant de sortilèges, ont la vertu de griser, sinon de subjuguer. Dix petits voyages sans retour au cœur du trouble, dans l’irisation des possibles et la volupté lente de l’insaisissable. « Il en est des femmes comme des îles : on ne les aborde jamais aussi facilement qu’en rêve. » D’où le presqu’elles d’un titre derrière lequel se profilent les formes de presqu’îles des femmes, et toute l’aura émotive liée à la découverte d’une terre inconnue. Presqu’elles aussi parce que pas tout à fait réelles, incarnations épiphaniques d’instants de rêve ou de quelques scènes de ce grand théâtre imaginaire dont les hommes ont toujours été les spectateurs assidus.
En géographe du Tendre, Guy Goffette met en mots la chorégraphie intérieure de l’émoi, la valse hésitation entre la nomination émerveillée du sensible et la sublimation de la réalité. « On ne les touche qu’en fermant les yeux », entre songe et nostalgie, là où le désir fait voler en éclats les cloisons du réel. C’est écrit avec une sorte de faim fraternelle et d’élan - celui qui suit le sens ascendant de la sève - qui fait penser, et semble donner raison, à André Breton affirmant que « l’imaginaire est ce qui tend à devenir réel ».
Obsédantes irréalités concrètes, si l’on veut, mais horizon enviable sur un chemin dont on connaît, hélas, la triste fin. C’est pourquoi, il s’agit d’être présent au présent, d’avoir conscience qu’ « il y a un moment dans sa vie où l’on a tout ce que la vie peut vous donner, mais on ne le sait pas. On est heureux peut-être, mais on ne le sait pas. Il faut avoir perdu pour savoir », comme l’écrivait Paul de Roux - dans le tome 4 de ses Carnets, Au jour le jour, (Le Temps qu’il fait). Un ami poète auquel Guy Goffette rend un émouvant hommage dans Tombeau du Capricorne (Gallimard). « Que reste-t-il au bout du couloir / où le poète a passé trop vite… »

PRESQU’ELLES
de GUY GOFFETTE
Gallimard, 134 pages, 12,90

Presqu’elles Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°105 , juillet 2009.
LMDA PDF n°105
4,00