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Domaine français Les femmes du braconnier

février 2010 | Le Matricule des Anges n°110 | par Richard Blin

Les Femmes du braconnier

Le braconnier, c’est Ted Hughes (1930-1998), le poète anglais de Lupercale et de Corbeau, né dans la contrée des Hauts de Hurlevent, un Heathcliff fasciné par les forces brutes de la nature et la vie animale. Un pêcheur, un chasseur pour qui les poèmes « sont des animaux qu’il faut traquer et capturer ». Un homme tout en capteurs sensoriels, qui attire, séduit, détruit. Sylvia Plath d’abord, qui à peine débarquée de son Massachusetts natal, « juteuse de désir, de vitalité » mais sans doute « trop affamée », va s’éprendre de lui, l’épouser quatre mois plus tard, puis avoir deux enfants avant de se suicider (1963) quelques jours après la parution de La Cloche de détresse. Un couple mythique - « Le prince Charles et la Lady Di de la littérature » dira un journal anglais - qu’anéantira l’arrivée d’une autre femme : Assia Wevill. Une « juive errante » parlant l’hébreu, l’anglais, le russe, l’allemand, d’une beauté troublante, poétesse, mariée, insoumise, qui formera avec Ted un couple d’amants terribles et magnifiques avant de mettre au monde une petite fille qu’elle entraînera dans la mort avec elle, en se suicidant au gaz comme Sylvia Plath.
C’est ce triangle amoureux qu’avec émotion et empathie, Claude Pujade-Renaud fait revivre, en multipliant les points de vue, en faisant entendre la voix des différents protagonistes. Sylvia, Assia, Ted, Aurelia, la mère de Sylvia, les frères et sœurs, un voisin, une concierge, des confidents comme le critique littéraire Al Alvarez, la sage-femme qui accoucha Sylvia ou les médecins qui la soignèrent. Technique du roman polyphonique permettant de capter vertiges et splendeurs, complicités et différences, signes prémonitoires et coïncidences troublantes, tout comme les mots galopant « vers leur vérité. Au ras du vide ». L’hommage d’une femme à des désenchantées inspirées, livrées aux sentiers noirs d’une impossible délivrance, chacune, Sylvia comme Assia, ayant autant fasciné que tué l’autre.

les femmes
du braconnier

de claude pujade-renaud
Actes Sud, 366 pages, 21

Les femmes du braconnier Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°110 , février 2010.
LMDA papier n°110
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