La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Tique

avril 2010 | Le Matricule des Anges n°112 | par Emmanuel Laugier

Tique est avec Trois figures d’oubli (Tarabuste, 2009) un livre de mémoires, hantées par la disparition, la mort, y compris celle des animaux, les vies pauvres et minuscules, à l’exemple de ce quasi reclus, avec lequel nous pourrions nous confondre, devant sa boîte de sardines (dans le texte éponyme final). En une prose parfois proche de celle d’Antoine Emaz, Meffre relate pudiquement, sans pathos, l’attente, le geste mécanique, la descente lente de la pâte, l’arête sur le côté de l’assiette : « Tu manges avec la fourchette en argent un peu tordue, aux dents très usées, venue du tiroir de ta mère. // (…) La sardine, pressée contre ses deux copines, tu te dis que ça vient de la mer ». Si le titre et ce qui s’y rapporte (Tique) repoussent d’abord un peu, le mot est en fait à prendre, selon ce qu’il en est dit dans l’une des parties du livre, autant dans son sens littéral que figuratif. D’une part la tique est ce par quoi le grand-père, rentrant des champs faux à l’épaule, mourra, accrochée qu’elle fût sous son aisselle jusqu’à y faire rentrer son mal. Ce récit, bref et glacial, transpirant d’une violence latente, laisse presque hébété. D’autre part, la tique est le miroir de la citation de Pascal Quignard que place Meffre en épigraphe de son livre : elle est comme le passé, il faut que nous sachions nous en délivrer, et « dénouer un peu le lien ». Écrire étant sans aucun doute pour Joël-Claude Meffre l’une des seules possibilités, méditatives, par laquelle les mémoires peuvent être, comme le danger, déplacées vers la rive adverse. à l’endroit même où tout se pacifiera peut-être sous le regard impassible de celui qui a passé le cap. Travail de passage que le texte « Cheval » dit exemplairement, s’occupant à décrire la masse inerte, la carcasse effondrée de la bête dans l’écurie, insoutenable, intransportable qu’elle en appelle l’équarrisseur : finitude, matérialité, pesanteur, chair, et âme se mêlant à la fin au trajet d’une seule et même endurance.

TIQUE
de Joel-Claude Meffre
Propos / 2 éditions, 72 pages, 9

Tique Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°112 , avril 2010.
LMDA papier n°112
6,50 
LMDA PDF n°112
4,00