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Domaine français Jour de souffrance

juillet 2010 | Le Matricule des Anges n°115 | par Richard Blin

Plutôt que de demeurer en souffrance au bord de la dissolution, le narrateur a choisi de revenir dans la ferme de ses grands-parents, avec le projet d’y séjourner seul, quelques semaines. Déphasement et mélancolie, réactualisation de traces et déliaison, c’est à un voyage dans les limbes - entre le su et l’oublié, l’actuel et le refoulé, l’enfer et le paradis, que nous invite Le Défait, premier récit d’un poète confirmé, né en 1963.
Se définissant comme « (ré) veilleur de la langue », Jean-Pascal Dubost - qui écrit (aussi) pour se venger d’une enfance privée de parole - cherche ici à prendre des ombres dans les plis de sa voix, convoquant les fantômes de l’enfance, sollicitant les mots qui flottent autour des choses comme lui-même et son double flottent entre deuil et souvenirs. Alternant donc les textes en « Je » et en « Il » - les premiers s’attachant aux difficultés de l’écriture, à « la vie personnelle qu’il faudra esquiver », aux mots qui débloquent la mémoire, au rythme à trouver, au combat à mener contre soi-même ; les seconds égrenant des souvenirs : partie de pêche, « tuaille » du cochon, Tour de France, portraits de famille, premiers émois amoureux, tant « la demoiselle est une étrange affaire » - le livre tient autant du « soliloque brouillon pour quelque chose qui part en couilles » que d’une sorte de thérapie visant à retrouver le goût de vivre.
Alors, chaque jour, tenir son « cahier de bord de sabordage et de l’attente ». Attendre, « toujours attendre, attendre activement que passivement ce qu’on attend vienne subrepticement car il faut en finir ». Heureusement, il y a les livres, la riche langue du Moyen Âge, les mots qui donnent un peu de « sang rythmique ». D’où ce parler Dubost, si savoureux, si spécifique, lié à un art de dégourdir le sens, d’enfiévrer la langue, de l’ouvrir aux dérives du son et de ce fonds lexical, affectif et inconscient, qui est au fondement même de la mémoire. Une façon d’écrire comme on étripe la Bête, ou comme on peut pétrir d’être et de rien, sa rage et son désespoir.
Le Défait de Jean-Pascal Dubost
Champ Vallon, 160 pages, 15

Jour de souffrance Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°115 , juillet 2010.
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