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Domaine français En cavale

mars 2011 | Le Matricule des Anges n°121 | par Didier Garcia

Pour s’évader de la prison dans laquelle elle purgeait sa peine, Anne saute d’un rempart haut de dix mètres. À l’arrivée, elle se casse l’astragale. C’est le début de ce roman. Quelques minutes plus tard, elle se retrouve sur une route à attendre que le hasard fasse passer une voiture. Et le hasard fait drôlement bien les choses. Le premier automobiliste, c’est Julien. Il va la secourir, lui fournir des planques, un peu d’oseille, et devenir son amant. Ce rôle de sauveur, il peut le jouer sans effort : lui aussi il a passé quelques heures « en centrale » (et dans les dernières pages du roman, il retournera méditer derrière des barreaux).
Après « plusieurs années de routine chronométrée et de dissimulation constante de soi », on ne revient pas à la vie en deux jours. Pour Anne, c’est une existence précaire qui commence, avec en ligne de mire la menace d’une amputation, dans une liberté pour le moins relative : son univers se résume d’abord à une chambre qu’elle ne peut quitter, ensuite à une autre chambre, avant celle d’un hôpital où elle est enfin opérée… Pour tuer le temps qu’elle passe seule (Julien se trouve rarement là, réapparaissant surtout la nuit), elle feuillette des magazines.
Quand elle renoue avec Paris, le naturel revient au galop : elle tapine, vole un comptable, et devient riche du jour au lendemain. Mais les mauvais contes de fées ne durent jamais très longtemps.
L’Astragale est un roman alerte, agréable jusqu’à son épilogue (durant la moitié du livre, l’empathie fonctionne d’ailleurs assez bien, puis l’on oublie qu’elle s’est évadée). Mais ce qu’Albertine Sarrazin (1937-1967), l’alter ego d’Anne, a su rendre ici, c’est la fragilité du quotidien. Devant la protagoniste du roman, on dirait qu’il n’y a rien. Aucun rêve, nul avenir. Seulement le présent de la cavale, qui est un temps arrêté, suspendu, comme en attente d’autre chose, et perforé par de trop rares moments de bonheur.

Didier Garcia

L’Astragale
Albertine Sarrazin
Points Seuil, 208 pages, 8

En cavale Par Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°121 , mars 2011.
LMDA papier n°121
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LMDA PDF n°121
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