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Poésie Labbra

mars 2011 | Le Matricule des Anges n°121 | par Emmanuel Laugier

Auteur d’une dizaine de livres de poésie, et coauteur du Dictionnaire du jazz, Christian Tarting offre avec ce nouvel opus un livre ciselé, retenu. Une voix y chuchote sa mélodie rase et pauvre. Labbra pourrait ressembler aux carrés métalliques que dispose en forme de dallage sur le sol l’artiste minimaliste Carl André. Les suites de poèmes, réunis en six parties, telles que « svegliare », « righe sul vetro », « Ineo », « Labbra » ou « Oblivion », construisent ainsi un lieu où se reconnaîtrait une allée de gravier blanc réverbérant, un jardin qui hésite entre son ordre naturel et un terrain vague. On pense parfois à la sobriété sensuelle des « feuilles tombées » de Jean Tortel, à la géométrie grammaticale de Roger Giroux. Quelques mots sur la page, austère jusqu’à l’anti-lyrisme, dessine un espace de cloisons, entre lesquelles ce sont les coupes obliques de l’ombre qui comptent : « la lumière/est déjà un/papier déchiré se découvre/et déjà noir/frappe » ricoche d’un même mouvement avec les hachures de noir brillant de la peinture de Soulages. Christian Tarting semble, d’ailleurs, lui répondre lorsqu’il écrit : « c’est/papier contre soi/et les/lignes/noir et qu’écrire est/mal encore/de lignes à/lumière : contre/soi ». Sa poésie s’apparente, par son univers, à une plastique, la peinture ou l’architecture de l’espace la travaillent et construisent son horizon méditatif. L’époque y entre, mais en biais, « dans/un suspens/même de voir/passe le jour, cassé/là aux pales/de l’instant ». Plus loin encore, résonnant avec le pessimisme de Hopkins, c’est un bégaiement qui hache la langue et l’au-delà de son ordre : « au temps des chiens/criés au coin/du sang d’humeur/presque bouffés/dans la joue c’est/noir pilé noir/brouillé des/eaux mortes/port vidé cours/annulé de joie/vite,/ tel un pont de/suffoquer laissant/tout le réveil encore ».

E. L.

Labbra
Christian Tarting
Tarabuste, 118 pages, 11

Le Matricule des Anges n°121 , mars 2011.
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