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Domaine étranger Moi, je suis le vent

octobre 2011 | Le Matricule des Anges n°127 | par Dominique Aussenac

Moi, je suis le vent

Surnommé Crevette, du fait de son aspect fragile, la pâleur de sa peau, ses cheveux blonds, Camarón de la Isla (1950-1992), un des plus grands cantaores du siècle dernier fut une véritable rock-star de l’autre côté des Pyrénées. Comparé à Mick Jagger pour ses turbulences et son penchant pour la défonce, il permit au cante jondo (chant profond) d’accéder à la modernité préfigurant avec Paco de Lucia le flamenco rock. Fraternellement, avec une infinie pudeur, des phrases courtes, presqu’acérées, Montero Glez (Soif de champagne, Métailié, 2005) imagine une des dernières nuits du chanteur aux poumons rongés. « Le vent du Levant soufflait, un vent chaud et bagarreur qui allume les femelles et défie les mâles. Je me souviens qu’on pouvait entendre les tuiles bouger, comme de la musique macabre émise par un sac d’os. » La Venta Vieja, une taverne au bout d’un chemin quelque part en Andalousie, enserre ce huis clos. Les protagonistes : José Monge alias Camarón grille clope sur clope, El Viejales, le manager, ex-représentant en meubles de cuisine, au physique imposant, « El Viejales et lui se connaissaient depuis des lustres, du temps où les petits matins d’eau-de-vie et d’œillets raclaient la gorge et où la juerga (fête) durait des mois ». Et le narrateur, qui peu à peu va s’abîmer dans l’ivresse pour oublier l’issue fatale de son coq de combat. Comment un animal aussi flamboyant peut-il se révéler aussi funeste ? L’enjeu de cette nuit : un combat truqué, les bénéfices permettront à Camarón de soigner son cancer. Entre chaque verre de gnôle, le narrateur se remémore les grands et petits événements de la vie du cantaor. La manche à l’arrêt des bus, le départ pour Madrid, la fascination pour les nouvelles technologies, Paco de Lucia, Tomatito… Tel le martinete, chant gitan des origines, qui reprend le rythme de coups de marteau sur l’enclume, l’intensité dramatique enfle, enfle et finit par cracher sang et désespoir. Duende, vous avez dit duende !

Dominique Aussenac

Moi, je suis le vent
de Montero Glez
Traduit de l’espagnol par André Gabastou
Tango Bar éditions, 118 pages, 14,90

Le Matricule des Anges n°127 , octobre 2011.
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