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Domaine étranger Travail de sape

janvier 2012 | Le Matricule des Anges n°129 | par Lucie Clair

Dans une petite ville du Middle West, la lente érosion des illusions d’un médecin en butte à la calomnie donne à Thomas McGuane l’occasion de tirer un beau portait doux-amer de l’Amérique.

Plus de huit ans après la parution de A la cadence de l’herbe (2002), et quelques récits et nouvelles (dont l’excellent En déroute, 2006), Sur les jantes de Thomas McGuane renoue avec la veine romanesque et ses personnages masculins décalés, dont les errements se confondent avec la dissidence dans les petites villes isolées des Grandes Plaines. Le docteur Berl Pickett, généraliste à Livingstone – envers de la ville « Deadrock », décor récurrent de ses précédents opus – est un quadra sorti du rang, nourri de Cervantès et d’un rationalisme scientifique censé contrebalancer l’héritage mystique pentecôtiste d’une mère illuminée. Don Juan malgré lui, nostalgique de randonnées de chasse et de pêche dans les étendues majestueuses de son enfance, et assez incertain de la pertinence de son existence sur cette terre, il soigne ses patients sans doute mais sans grande conviction non plus, exerçant une médecine désabusée par l’opiniâtreté de ses concitoyens à réduire leur espérance de vie, jusqu’au jour où il est appelé auprès du corps d’une jeune femme assassinée.
Quelques années plus tôt, Clarice lui avait fait vendre des hot-dogs en lui racontant une histoire que seul le « crétin » qu’il est à ses propres yeux avait pu croire. Mais depuis, la jeune femme s’est rangée, et mariée avec un mineur brutal, intégrant la cohorte des femmes battues qui sont ses patientes. « J’avais aussi un grand nombre de femmes qui se plaignaient de stress, et le stress en question était souvent produit par la brute qu’elles avaient épousée. Certaines luttaient vaillamment mais la bagarre constante les épuisait. »
Le conseil qu’il donne à l’assassin ce soir-là, l’engageant à son insu dans un acte qu’il ne pourra jamais défendre à ses propres yeux, marque le premier pas vers un abîme qui se creuse imperceptiblement sous ses pas. Une faille invisible qui sera pourtant instinctivement, presque sur un mode animal, mise à profit par ses collègues et le vindicatif directeur de la clinique où il exerce lorsque des doutes surgiront – de nulle part – quant à son rôle dans le décès aux urgences de son ancienne petite amie Tessa. Que celle-ci se soit plantée un couteau dans le ventre a peu de poids dans cette bourgade si attachée aux apparences en comparaison avec le journal qu’elle a laissé, accompagnant sa déroute sociale et ses sempiternelles récriminations contre son amant.
Travail de sape que celui de l’opprobre public, qui mine lentement l’estime de soi, renverse les repères de ce que l’on croyait être – et invite à même remettre en question des faits et des actes sur lesquels on a la conscience tranquille. Non que le Dr Pickett soit à ce point attaché à son image et à sa réputation – quoi- qu’elles aient une incidence réelle sur l’exercice de sa profession – mais bien que les frontières entre le réel et l’imaginaire s’effacent, les souvenirs sont soumis à réinterprétation, la méfiance est un poison contaminant, la folie rôde : « Alors que je savais exactement...

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