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Dossier W.G. Sebald
En quoi Sebald réinvente-t-il une sorte de romanesque de la mémoire ?

juin 2012 | Le Matricule des Anges n°134

Vertige du temps
Il y a cette scène, dans Le Temps retrouvé, où le narrateur, en présence des personnages de La Recherche, ne sait plus, non où il est mais quand il est et, en présence de Gilberte, croit voir Odette, sa mère. Reconnaissant chacun avec effort « car on était obligé de les regarder, en même temps qu’avec les yeux, avec la mémoire ». C’est ce vertige du temps que l’œuvre de Sebald tente de cerner, de révéler – mais qui ne se satisfait pas de la mémoire individuelle et atteint la mémoire collective. Son narrateur – comme ceux qu’il croise – déambule à travers des paysages, dans des villes et, croyant se promener à Vienne, à Venise ou à Prague au présent, pose ses pas sur l’abîme du temps. « Très souvent j’avais l’impression (…) d’apercevoir marchant devant moi quelqu’un de connaissance. Ces hallucinations (…) me donnaient à voir des personnes auxquelles je n’avais pas pensé depuis des années, des disparus pour ainsi dire. » Les époques récentes, ou trop lointaines pour avoir été vécues mais dont l’histoire agit encore, superposent leurs strates, chaque espace parcouru devient un univers parallèle auquel donne accès, comme dans les récits de science-fiction, une trouée du temps. Pour cesser d’être des ombres flottant à travers le monde, les somnambules de Sebald – lui-même hanté par le passé allemand au point d’avoir élu domicile dans le Norfolk, à quelques kilomètres d’une station radar de la Royal Air Force chargée de repérer les bombardiers ennemis (ceux du pays d’origine) pendant la Seconde Guerre mondiale – les somnambules de Sebald cherchent une prise, un détail auquel se raccrocher pour remonter des abysses. Barrage contre le déferlement des silences et de la mémoire, la photographie joue ce rôle, se constitue en signe, en preuve – en point fixe. Antidotes au poison des mots, ses traces d’immobilité jonchent le texte écrit comme des petits cailloux semés pour sortir de la forêt inextricable du temps.

Cécile Wajsbrot
Dernier livre paru : L’Hydre de Lerne (Denoël)

L’ironie du désordre
Quelque part dans sa volumineuse Histoire de l’art, Elie Faure, nous parlant de la peinture romantique allemande, remarque qu’une de ses particularités est cette étrange volonté de tout représenter à l’intérieur d’un tableau sans en omettre le moindre détail, même le plus anodin. Comme si les artistes allemands de cette époque avaient voulu signifier que le cosmos formait un tout indissociable.
Cette remarque me paraît convenir à merveille aux descriptions de W.G. Sebald. En effet, lorsqu’il nous envoûte avec la moindre de ses histoires à tiroirs, Sebald l’enlumine d’une multiplicité de détails minutieusement répertoriés, d’une foule d’éléments anecdotiques et d’une kyrielle de descriptions digressives dont la profusion et la précision ont un effet presque hallucinatoire. En outre, ces énumérations sont teintées d’une ironie latente qui nous gagne à une sorte de légèreté mélancolique. Et nous...

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