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Poésie Re- 33 sonnets plats

janvier 2013 | Le Matricule des Anges n°139 | par Christine Plantec

Il y a des livres qui se lisent en une foulée avec cette sorte de célérité tout athlétique. Les livres de Frédéric Forte produisent cet effet étonnant sur le lecteur et cela ne tient pas uniquement à la brièveté des ouvrages. RE- et 33 sonnets plats nous offrent l’occasion d’être emporté. Un vrai sens de la musique et du rythme, une humeur légère… Ce Buster Keaton traverse avec élégance et malice le pays des mots et son amusement est le nôtre.
Si dans un espace euclidien, deux droites parallèles ne se rejoignent jamais, Forte nous prouve que c’est possible pour peu que l’on accepte de passer de l’autre coté du miroir. RE- est une incongruité mathématique – toute oulipienne – qui fait avancer en parfaite symétrie deux textes : l’un sur les pages paires, en prose, est joyeusement réflexif, alors que l’autre sur les pages impaires, fait apparaître un fatras (soit 13 vers en 2/6/5). « Une vraie usine à gaz » déclare le poète mais qui plutôt que d’imploser se confronte à l’essentiel : « Que peut (être) un poète aujourd’hui ? C’est une vaste question mais, ne vous inquiétez pas, nous n’y répondrons pas »…
33 sonnets plats est l’espiègle tentative d’épuisement d’une forme : « et s’il manquait au sonnet l’une de ses trois dimensions ?/ et s’il s’en écrivait quand même ? ». Entre expérimentations et ruse, Forte s’amuse avec la langue : « le premier mot est gong · mais malgré mes essais · mes efforts je ne sais · quel est le secong / est-ce le mot tong · de l’autre lorsqu’on goûte sa tongue / tu souris (…) / mais c’est pas moi c’est le poème · qui déroule son schème · et ses désarrimages ».
Si dans RE- le poète semble parfois tenté par l’effacement et le silence (« J’avais en tête d’écrire un livre de poésie dont je n’écrirais pas le moindre poème »), la clausule de 33 sonnets plats sonne belle comme ce qui recommence et ne s’arrête pas : « toi tu pars très loin · retenu par un élastique · et tu me reviens toujours au coin · de l’œil comme ça doit être pratique / d’être toi · d’être un poème qui sait quoi ».

Christine Plantec

Frédéric Forte :
RE-
Nous, 93 pages, 12  ;
33 sonnets plats
Éditions de l’Attente, 33 pages, 8

Le Matricule des Anges n°139 , janvier 2013.
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