Attristée par les soucis d’argent et les difficultés que lui cause la rédaction de Bouvard et Pécuchet, la fin de la vie de Flaubert fut réjouie par l’initiative de ses amis Lapierre, directeur du Nouvelliste de Rouen, et Maupassant, qui mirent un soin particulier à le fêter dès 1879 le jour de la Saint-Polycarpe. Flaubert s’était si bien mis sous la protection de ce patron, qu’il citait à tout propos, que la seconde fête, celle du 27 avril 1880, fut une apothéose. Cette Saint-Polycarpe se distingua en effet par la qualité et la variété des messages qu’il reçut ce jour, et par l’inventivité de Lapierre et de Maupassant qui multiplia les fantaisies postales. Flaubert, ravi, s’en ouvrit à sa nièce : « Je suis encore tout ahuri de la St-Polycarpe ! (…) J’ai reçu près de 30 lettres, envoyées de différentes parties du monde ! (…) J’oubliais un menu composé de plats tous intitulés d’après mes œuvres. » Flaubert mourra onze jours plus tard, le 8 mai 1880. La fameuse lettre du cochon de saint Antoine, de la main de Maupassant, n’est pas la moindre pièce reproduite à la perfection par Elisabeth Brunet qui fournit des fac-similés superbes réunis en chemise, ainsi qu’un dossier explicatif complet signé Yvan Leclerc. Un must réjouissant pour les flaubertiens.
É.D
Flaubert et la Saint-Polycarpe
de Lapierre, Maupassant et Alii
Elisabeth Brunet et les Amis de Flaubert et de Maupassant
Chemise de 26 missives (fac-similé) et d’un dossier de 45 p., 35 €
Histoire littéraire Flaubert et la Saint-Polycarpe
mai 2013 | Le Matricule des Anges n°143
| par
Éric Dussert
Un livre
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°143
, mai 2013.