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Poches Aleph zero

juillet 2013 | Le Matricule des Anges n°145 | par Anthony Dufraisse

En 2002, dix ans avant de recevoir le Goncourt pour Le Sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari signait avec Aleph Zéro un troublant premier roman. « Aucune soustraction ne rétrécit l’infini. (…) Il est difficile de comprendre à quel point nous sommes en contact concret avec l’infini. J’en ai pris conscience il y a quelques mois pendant que je surveillais mes élèves qui faisaient une dissertation ». À ce moment-là du livre, le narrateur, un jeune professeur, a comme une illumination en voyant un de ses élèves trancher une gomme en lamelles avec son cutter : « Chaque séparation produit un monde nouveau, innombrable et cette gomme m’apparut clairement comme un univers qui me dépassait ». À partir de cette vision-là, le personnage principal n’aura de cesse de faire l’expérience du vertige et s’interroge, du point de vue de son existence, « cire molle et passive », sur l’humaine condition. « Je pose les questions nécessaires », dit-il entre deux verres et deux relations qui, toujours, tournent mal. En titrant ainsi son livre, Jérôme Ferrari, à n’en pas douter, convoque en sous-texte le Borges de la nouvelle intitulée l’Aleph. Il en est d’ailleurs question avec le personnage de Béatrice, professeur elle aussi et atteinte d’un cancer : « Elle leur (aux élèves) fit un bref résumé et expliqua ce qu’était l’Aleph : un point de l’univers à partir duquel on peut voir tout l’univers et cet Aleph se trouve sous l’escalier de la cave, dans une maison de Buenos Aires et Borges raconte ce qu’il y voit. Ainsi, le texte proposé tentait une impossible description exhaustive de l’univers ». Toutes proportions gardées bien sûr, il y a un peu de cette même tentative dans le récit, assez perturbant, d’un Ferrari qui alterne entre traité de philosophie mathématique, délires sensoriels et tirades cinglantes. Plus encore que la profondeur du propos, ce qui retient déjà ici c’est la maîtrise d’une écriture qui se fait enivrante.

Anthony Dufraisse

Aleph zéro
Jérôme Ferrari
Babel /Actes Sud,, 168 pages, 6,70

Le Matricule des Anges n°145 , juillet 2013.
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