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Domaine étranger Le Rêve du retour

septembre 2015 | Le Matricule des Anges n°166 | par Martine Laval

Aoracio Castellanos Moya, le retour. On le savait d’une causticité assassine, drôle, méchant, impitoyable, visant une littérature à hauts risques… voici à nouveau sa verve plus fougueuse que jamais, délirante, piquante, celle déjà tant admirée dans quelques-uns de ses meilleurs livres, Le Dégoût, Le Bal des vipères. Le neuvième roman de l’écrivain nomade malgré lui (né au Honduras, le trublion a vécu au rythme de l’Histoire et de ses guerres au Salvador, au Mexique, en Europe, aux États-Unis) s’intitule Le Rêve du retour : quoi de plus essentiel pour un exilé ?
Pour raconter la tragédie, violence morale et physique, ces destins fracassés par le flot des dictatures, Horacio Castellanos Moya tient le pari de la farce. Il retourne l’Histoire comme une crêpe, les clichés, les bons sentiments avec. Il carbure au burlesque, voire au foldingue, au farfelu, pour mieux décrasser les plaies, fouiller, farfouiller, toucher juste, et épurer. Erasmo Aragon, son narrateur, un Salvadorien exilé au Mexique, est tenté par le retour au pays. Il a tout de l’antihéros, piètre mari, père négligent, journaliste à la noix, bref, il est lâche, mufle, toqué, et terriblement touchant : c’est tout l’art de Castellanos Moya de rendre humains la folie des âmes et le désastre du monde. Partir ? Rester ? Erasmo Aragon hésite, tergiverse, s’alcoolise comme un forcené, fuit, angoisse, à tel point qu’il en devient malade (ou croit être malade, et même mourant). Il consulte un étrange médecin qui lui propose des séances d’hypnose… un peu comme on va à confesse, hop, on se lave de ses péchés, on oublie, on revit. Une drogue.
Castellanos Moya fait de l’écriture un typhon, un ouragan ou un déluge, une de ces choses grandioses, presque surnaturelles, à la fois magnifiques et terrifiantes, qui semblent indomptables, et pourtant non. Tout ce qu’on attend de la littérature. Tout ce que sait faire Horacio Castellanos Moya.
Martine Laval

LE REVE DU RETOUR
DE HORACIO CASTELLANOS MOYA
Traduit de l’espagnol (Salvador) par René Solis, Métailié, 155 pages, 17

Le Matricule des Anges n°166 , septembre 2015.
LMDA PDF n°166
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