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Dossier Charles Robinson
Ici et maintenant

janvier 2016 | Le Matricule des Anges n°169 | par Thierry Guichard

Roman monde, Fabrication de la guerre civile est un livre fascinant, d’une richesse baroque et ludique. Prions pour qu’il ne soit pas prémonitoire.

Quand Dans les cités était paru en 2011, on s’était dans ces pages enthousiasmé pour la dextérité de son auteur, ses inventions, son sens de l’observation, la nervosité de ses phrases. Dans les cités annonçait un deuxième opus qui paraît donc aujourd’hui. L’écriture, entre-temps, a mûri sans amoindrir pour autant la fraîcheur du regard (émancipé de tout cliché ou de tout a priori), sans ralentir la phrase, la circulation des idées, le choc des métaphores. Nous retrouvons Les Pigeonniers après que Charles a rendu son étude sociologique censée préparer la rénovation de la Cité. Le projet entre donc dans sa phase active. L’agence Architexture, la mairie, le bailleur HLM ont une interrogation commune : comment faire partir les habitants de la Cité avant démolition des tours ? Et comment leur en donner l’envie pour éviter les problèmes, les tensions ? A contrario de Maylis de Kerangal qui, dans Naissance d’un pont, mobilisait une foule de personnes pour permettre l’édification d’un monument, Charles Robinson convoque une multitude d’acteurs impactés par un projet de restructuration que la plupart ne souhaitent pas. Le roman s’irise de dizaines de voix, de destins, de visions du monde. Traversé de citations, tags et slogans, d’orthographes multiples, de personnages aux noms bricolés à la mythologie du béton, le livre démultiplie les angles et les points de vue avec une maestria carrément jouissive. Si l’action annoncée par le titre tarde à se mettre en place, c’est qu’il convient, avant de le faire voler en éclats sanglants, de bâtir l’immense château de cartes qu’est la Cité. Et de le faire en se gardant des clichés réducteurs qu’on pose généralement sur ce qui nous dépasse. De le faire dans la vivacité débordante que seule une langue libérée autant que multiple parvient à restituer. On rit ici, on tremble là, on est brinquebalé sans ménagement dans un mouvement permanent qui confectionne petit à petit une tension de plus en plus insoutenable. La fin, qu’on ne dévoilera pas, nous laissera ébahis et abasourdis, étonnés si ce mot est restitué dans son étymologie originelle, c’est-à-dire : frappés par la foudre. C’est peu dire que ce roman est d’une puissance rarement atteinte, malgré (ou grâce à ?) sa fantaisie, son humour, sa manière ludique de dire le monde.
L’inventivité de la langue, des personnages, des scènes décrites, des mécanismes du pouvoir ne fait jamais l’économie d’une éthique qui avant d’être morale ou politique est littéraire et poétique. Et c’est précisément en affirmant la suprématie de l’éthique littéraire que le roman parvient à faire de sa lecture une réelle expérience du monde.
L’auteur excelle autant à décrire les rouages des organisations mafieuses (à la mode grands frères), qu’à rendre palpable la souffrance de l’amour (GTA, le guide ultra-diplômé de Charles dans le premier opus en est un martyr saisissant). Il n’hésite pas à se frotter aux meilleurs polars pour décrire des scènes de violence qu’on croirait...

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