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Dossier Velibor Colic
Plutôt que d’en pleurer

juin 2016 | Le Matricule des Anges n°174 | par Thierry Guichard

Mémorialiste d’un pays disparu, portraitiste de silhouettes sans nom, acteur burlesque de sa propre mémoire, Velibor Čolić bâtit les fondations d’un monde habitable où l’on peut parfois rire avec les morts.

L’homme est un filou, un roublard. Du haut de son mètre quatre-vingt-quinze ses yeux pétillent de malice et les premières réponses qu’il fait aux questions qu’on lui pose sont comme des retours de service gagnants. Elles fusent vite et cherchent tout de suite à déborder l’interlocuteur. On voit bien que, finalement, l’homme craint l’échange trop long : celui qui impose qu’on tombe le masque, qu’on dévoile un peu les gouffres qu’on habite et où vivent encore les cadavres laissés derrière soi. Velibor Čolić donne le change, toujours. Il aime raconter, conter, mettre dans ses phrases des blocs de suspension pour laisser au visage, au corps même, le rôle de continuer, comme un mime, à raconter. C’est un Méditerranéen. C’est un Marseillais mais de ceux qui ne sont pas nés à Marseille, mais plus loin à l’Est, dans un pays qui n’existe plus. L’homme est attachant. Son accent lui va comme la cape et le masque à Zorro, outil de séduction et protection à la fois.

Velibor Čolić, Manuel d’exil revient sur une expérience ancienne. Quel enjeu aviez-vous de l’écrire et le publier maintenant ?
Pour publier un livre comme Manuel d’exil j’ai eu besoin de trois airbags – l’espace, le temps et la langue. Je m’explique : l’espace – ces quelques milliers de kilomètres, nécessaires pour prendre une certaine distance, entre ma Bosnie natale et la France. Le temps – vingt-trois ans d’exil et finalement la langue française dans laquelle j’écris aujourd’hui. Depuis vingt-quatre ans, je suis « l’homme avec l’accent ». J’ai un accent partout, tout le temps, y compris dans ma langue et mon pays natal. Plus rien à faire, c’est ainsi. Après tant d’années, une vérité s’est imposée : être étranger c’est une histoire de langue. C’est la langue (avant tout, il me semble) qui fait de nous des étrangers. Le reste n’est que détails vestimentaires, culinaires ou pigmentaires… J’ai l’impression aussi que ce « je » en français que j’utilise dans le livre n’est pas tout à fait le vrai moi, que raconter une telle histoire dans une langue qui n’est pas tout à fait la mienne me dédouane de plein de choses, et pas qu’un peu… Ce livre n’était possible qu’en français, la langue de mon exil, avec ces trois airbags… Pourquoi c’est ainsi je ne sais pas.

Mais avec la crise syrienne et la question des réfugiés, le contexte de la sortie de votre Manuel d’exil est assez chargé. D’autant que votre exil est aussi celui d’un réfugié. À travers votre propre histoire, vouliez-vous apporter un éclairage sur la condition de réfugié ?
Mon nom est Velibor Čolić et je suis réfugié politique. Entre le ciel et la terre j’occupe un espace de 107 kg et de 195 cm. Selon mes estimations je suis beau, blond, talentueux, trop jeune pour mon âge, mince, intéressant et charmant. Un seul défaut – je suis trop modeste. Le reste de mon temps, je dors et je mange deux fois par jour. J’ai une chaise juste à côté de mon lit. Pour me reposer après le sommeil. Je suis le polyglotte....

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