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Histoire littéraire Fables de la dictature de Leonardo Sciascia

avril 2017 | Le Matricule des Anges n°182 | par Franck Mannoni

Écrivain, dramaturge, essayiste, journaliste, homme politique : Leonardo Sciascia (1921-1989) est une institution dans le paysage culturel italien. Dénonciateur acharné de la corruption, des collusions politiques, de la mafia qui gangrène sa Sicile natale et le pays tout entier, il n’a eu de cesse de secouer les bien-pensants. Ces Fables de la dictature, son premier livre publié en 1950, s’inspirent d’une tradition plusieurs fois millénaire. Comme ses prédécesseurs, le Grec Esope en tête, Sciascia jette sur le papier des textes courts, incisifs, dont les animaux sont les héros. Le thème qui traverse ce recueil a toutefois d’autres ambitions.
Dans l’Italie d’après-guerre à peine remise du fascisme, en pleine recomposition politique, l’auteur étrille les comportements, les modes de pensée qui favorisent l’innommable. Chaque fable est un avertissement allégorique, sans titre, saisissant de concision. Mais contrairement à l’auteur antique, Sciascia se garde bien de rendre ses morales explicites. En une seule ligne, pour la fable la plus courte, il raconte ainsi la terreur : « Le chien aboyait à la lune. Mais le rossignol, la nuit entière, de peur se tut. » Pasolini ne s’y trompe pas. Dans le texte proposé en fin d’ouvrage, une recension écrite en 1951, il rend hommage au fabuliste : « Sciascia grave dans l’évocation fabuleuse la figure du condamné politique. » Ces textes à la dimension intemporelle dépassent néanmoins la simple mise en garde. Ils sont aussi un appel à la résistance : « Tu peux bien me faire peur, va, cela ne veut pas dire que ta condition soit meilleure que la mienne. » L’écrivain italien, contraint par un genre très codé, a sublimé ce qui aurait pu tourner à l’exercice de style. Limité par ce format minimaliste, il utilise les figures stylistiques pour déployer en quelques mots idées et émotions. Le très beau travail d’édition d’Ypsilon, qui présente tous les textes en version bilingue, donne à voir un intellectuel en construction et pourtant déjà au faîte de son art.

F. M.

Traduit de l’italien par Jean-Noël Schifano,
Ypsilon, 80 pages, 15

Fables de la dictature de Leonardo Sciascia Par Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°182 , avril 2017.
LMDA papier n°182
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