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Poches Histoire buissonnière de la pluie

juillet 2017 | Le Matricule des Anges n°185 | par Thierry Guinhut

Histoire buissonnière de la pluie

Ennuyeux comme la pluie, dit-on. Alain Corbin vient nous prouver qu’il n’en est rien. L’historien du silence et des odeurs y découvre un bruit littéraire et historique sans nombre. La « météo-sensibilité » s’exacerbe à l’époque du romantisme. Bernardin de Saint-Pierre associe la pluie à la mélancolie, puis aux larmes féminines, donc à l’éros. Pourtant Thoreau la « magnifie » ; bienveillante, elle est un « globe de cristal ». Hélas, elle est plus souvent un désagrément, au point que Madame de Sévigné se plaint des bourbiers et des « abîmes d’eau » qui empêchent sa promenade et que Stendhal l’exècre. Elle est un cataclysme, comme ce Déluge qui hante la Bible et la peinture, une permanente occasion de spleen pluvieux pour Baudelaire et Verlaine.
Un événement politique peut être noyé sous les rafales : ainsi la Fête de la Fédération en 1790, ou la parade d’un président de la République, ce que l’on ne manque pas d’interpréter comme un signe défavorable. Le pire restant la boue des tranchées pour les poilus de la Grande Guerre, transis jusqu’aux os, comme si la mitraille n’y suffisait pas. Ou les « pluies acides » de pollution. Heureusement, il reste le « petit coin de parapluie » qui se fait « paradis » chez Brassens. Qui se change en enfer si la sécheresse appelle en vain la pluie du ciel sur les récoltes menacées. Y pourvoiront des prières, des fontaines sacrées, des saints, car jusqu’au XXe siècle, « la pluie, la grêle, les orages étaient entre les mains de Dieu »…
Alain Corbin a réalisé un ouvrage attachant. On regrette seulement, même si elle se termine sur une petite anthologie (de Shakespeare à Claude Simon), que cette pluie de connaissances évocatrices soit si brève : le temps d’une averse estivale au soleil, loin des quarante jours d’un sombre déluge…

Thierry Guinhut


Histoire buissonnière de la pluie, d’Alain Corbin
Champs Flammarion, 112 pages, 5

Le Matricule des Anges n°185 , juillet 2017.
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