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Dossier Littérature et traduction
« L’épreuve du son »

novembre 2017 | Le Matricule des Anges n°188 | par Philippe Savary

Traducteur de Handke et de Jelinek, Olivier Le Lay fait aussi entendre les nouvelles voix de la littérature de langue allemande. Avec une grande et belle audace.

Une vingtaine de livres traduits en quinze ans. C’est peu, finalement. « Je ne traduis pas plus de trois pages par jour. » Logique bressonnienne vs logique d’ogre. Olivier Le Lay, 40 ans, originaire d’une famille de marins pêcheurs, vit dans les Côtes d’Armor. Un Breton discret, multiprimé par ses pairs, au parcours peu académique. C’est un passionné de littérature et de rock. Un adepte également de la course à pied (« 9 km chaque matin »). On lui doit la découverte en France d’Arno Geiger, Wolfgang Hermann, Esther Kinsky, Franz Michael Felder (Scènes de ma vie), ainsi que la retraduction de Berlin Alexanderplatz d’Alfred Döblin. Des auteurs, autrement dit, dont la langue se déploie : « Je ne saurais pas traduire des auteurs de la condensation, comme Arno Schmidt ou Paul Celan ». Olivier Le Lay avoue une conception « romantique » de la traduction. Il cite Philippe Jaccottet ou Georges-Arthur Goldschmidt. « Pour moi, une erreur sémantique est toujours moins grave qu’une erreur rythmique. » Illustrations.

Olivier Le Lay, le premier livre que vous avez traduit est le roman de Peter Handke, La Perte de l’image, en 2004. Quelles en étaient les circonstances ?
J’étais encore un jeune élève de la rue d’Ulm quand mon caïman, Jean-Pierre Lefebvre, m’a proposé de faire des essais chez Gallimard. Mes études ne me prenaient alors que peu de temps, le plus clair de mes journées se passait à lire et fréquenter la cinémathèque de Chaillot. Le monde qui s’ouvrait à moi me semblait si vaste que je n’étais pas pressé de m’engager sur une voie précise. C’est au cours de ces merveilleuses années de liberté que s’est constitué patiemment le petit sac de mots qui m’accompagne aujourd’hui et sur lequel je fais fond. Les lectures cardinales de ce temps-là – Julien Gracq, Roger Caillois, le Giono de la trilogie de Pan – m’ont formé l’oreille et aiguisé le regard. Je me souviens qu’il m’arrivait de recopier certains passages des Carnets du grand chemin ou de l’Écriture des pierres pour en éprouver à neuf la pulsation et les harmoniques, en reconstruire charnellement la charpente. Je traduisais alors tout ce qui me passait sous la main, les Reisebilder de Heine, des fragments du journal de Kafka, les récits de rêves du Cœur aventureux de Jünger… La traduction m’est rapidement devenue aussi nécessaire que la lecture, elle en était le prolongement naturel, l’épreuve négative. Bernard Lortholary, sur les conseils de Jean-Pierre, m’a demandé un jour de lui traduire une dizaine de pages de Handke, mon travail lui a plu, j’ai signé mon premier contrat et commencé ainsi.
Dès cette époque, il m’est apparu que le métier de traducteur ne différait que très peu de celui d’interprète, au sens musical du terme : traduire consiste à se rendre le plus vide possible pour être pleinement traversé par la mélodie et la pulsation d’une langue étrangère. Le texte français vit de ce congé donné à soi-même, de ces instants de grâce fragiles où l’on atteint à...

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