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Dossier James Baldwin
Un homme libre

juillet 2018 | Le Matricule des Anges n°195 | par Valérie Nigdélian

Il fut bien plus qu’une voix noire pour la conquête et la reconnaissance des droits civiques des Afro-Américains. Interrogeant la fabrique de l’altérité, débusquant les torsions que le pouvoir, quel qu’il soit, opère sur les êtres, l’essayiste et romancier James Baldwin récusa les identités figées et les assignations normatives, affirmant qu’il n’y a d’homme qu’universel.

Pourquoi les Noirs ne sont-ils pas optimistes ? Il y a des maires noirs, des Noirs dans tous les sports et en politique. Ils ont même l’immense privilège de figurer dans des publicités. La situation est-elle toujours sans espoir ? » Nous sommes en 1968, à la télévision américaine, sur le plateau du Dick Cavett Show. Réponse de l’interviewé, à la fois ironique et désabusée : « Je n’ai pas beaucoup d’espoir à vrai dire. Tant que les gens parleront de cette façon. » Pendant un instant tout vacille. Ça ne dure qu’une fraction de seconde. Mais dans l’œil bleu soudain perdu du journaliste, la bonne conscience progressiste a été renvoyée dans les cordes. C’est par cette séquence saisissante que s’ouvre I Am Not Your Negro, film documentaire de Raoul Peck qui, il y a deux ans, mettait brillamment en lumière cette figure du combat pour les droits civiques des Noirs américains étrangement méconnue en France : James Baldwin. Aux côtés de Martin Luther King et Malcolm X, Baldwin fut en effet un des acteurs majeurs du vaste mouvement de résistance qui se leva dans toute l’Amérique ségréguée de la fin des années 50. Un acteur, et une voix, « antique, noire et terrible comme le premier ancêtre » (Amiri Baraka), qui par ses essais, par ses romans, ses multiples interventions, conférences, interviews, témoigna avec une vibrante intensité de l’oppression vécue dans les corps et les esprits, dans les quartiers et les écoles. Énonça sans relâche la violence subie – quotidienne, omniprésente, traumatique – par la communauté noire, ces enfants « les plus méprisés » de l’Amérique – de l’humiliation jusqu’au lynchage. Et démonta sans trembler les logiques sous-jacentes de la domination blanche dans ledit pays des libertés.
Ce petit-fils d’esclave, né à Harlem le 2 août 1924, se définissait lui-même comme un « bâtard de l’Occident ». Bâtard il l’était, à plusieurs titres : par sa naissance, par sa couleur, par sa sexualité. Conçu hors mariage par sa mère, Emma Berdis Jones, il n’eut de père que trois ans plus tard lorsque la jeune femme épousa David Baldwin, prédicateur baptiste le dimanche et ouvrier la semaine, qui avait fui le Sud pour s’installer à New York et lui donna son nom. Ce nom qui lui venait du maître blanc qui, quelques siècles plus tôt, avait acheté un de ses ancêtres. Ce nom qui inscrivait dans sa chair l’histoire de quatre cents ans d’esclavage. Ce nom qu’il conserva jusqu’au bout comme signe de cette identité mêlée et plurielle, à la fois noire et blanche – quand d’autres en changeaient ou le remplaçaient par un X en signe tout à la fois de rupture avec un passé honni et d’affirmation de leur négritude.
Plus qu’une acceptation de cet héritage, Baldwin en fit une revendication – la revendication au cœur même de son discours –, celle d’une appartenance, sans conditions ni réserves, au peuple américain. « (…) jusqu’à ce qu’arrive le moment où nous, Américains, nous, le peuple américain, serons capables d’accepter – entre autres que mes...

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