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Domaine étranger Le Temps qui reste

mai 2019 | Le Matricule des Anges n°203 | par Camille Cloarec

À quatorze ans, on est assez grand pour choisir tout seul comment gâcher sa vie. » Telle pourrait être la triste synthèse de ce récit toscan, qui nous plonge dès ses premières phrases dans une campagne désolée de l’Italie des années 80. Sauro étouffe, entre les fugues de son père condamné par l’amiante, la religiosité obséquieuse de sa mère et les rivalités répétées avec son frère aîné. Chaque jour, il se recueille devant l’autel artisanal qu’il a fabriqué à l’effigie de Padre Pio, derrière lequel se cache une photographie de son idole, David Bowie. Ses prières le poussent, avec ses comparses Le Docteur, Momo et Le Trifo, à créer un groupe de rock. Ils deviendront ainsi « les premiers, dans ce trou perdu au milieu de rien, à réaliser quelque chose de grandiose, d’unique, quelque chose que personne ne s’était jamais risqué à faire ». Trouvant refuge dans la chambre frigorifique de Nesti, ancien boxeur reconverti en boucher, ils s’entraînent nuit et jour. Ces journées estivales les rapprochent plus que jamais : « On se connaît tellement bien qu’on pourrait chacun faire la planche dans la tête de l’autre  », réalisent-ils. Entre Le Docteur, « le leader de ce groupe de branquignols  », Sauro préoccupé par la fibrose pulmonaire de son père, Momo amoureux de Bea, et Le Trifo, « ce gros garçon timide et sans grâce, qui vivait dans une caravane en compagnie d’une famille de débiles analphabètes », leur quatuor a de l’allure. Mais cette poursuite d’un ailleurs pleine d’euphorie prendra brutalement fin après un dérapage tragique. Avec ce premier roman, Marco Amerighi dévoile une Italie que l’on montre peu, renfermée sur elle-même, ignorante, d’une pauvreté sociale et affective criante. Emmêlant le présent (les années 2000) et le passé (l’été 1985), il souligne l’immobilisme de la détresse dans laquelle ses personnages laissés pour compte gravitent : lorsque le narrateur retourne, après quinze années d’absence, dans son village, il croit ne l’avoir jamais quitté.

Camille Cloarec

Le Temps qui reste, de Marco Amerighi
Traduit de l’italien par Françoise Brun,
Liana Levi, 288 pages, 20

Le Matricule des Anges n°203 , mai 2019.
LMDA papier n°203
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