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Essais La Bruyère, portrait de nous-mêmes de Jean-Michel Delacomptée

novembre 2019 | Le Matricule des Anges n°208 | par Thierry Cecille

La Bruyère, portrait de nous-mêmes

Comme il le fit naguère pour la collection « L’un et l’autre » chez Gallimard, Jean-Michel Delacomptée, de nouveau, nous fait entendre une voix. Après Saint-Simon, Bossuet, Montaigne, c’est à un écrivain aussi célèbre mais plus méconnu, à un être plus discret qu’il s’attache : Jean de La Bruyère. Un homme obscur, pourrait-on dire, en empruntant à Marguerite Yourcenar le titre d’une de ses plus belles nouvelles ? Un homme, en tout cas, que la célébrité a seulement frôlé, comme s’il avait quitté un temps les coulisses avant d’y retourner, pour continuer à scruter ces caractères qu’il collectionnait. Dans une vie « trouée de mystères  », on peut relever son emploi de précepteur chez le Grand Condé, qui fut pour lui un « poste d’observation » au cœur de la Cour, l’amitié de Boileau, un jugement favorable de Saint-Simon – qui avait pourtant d’ordinaire la dent bien dure. C’est que La Bruyère s’efforça d’être un « honnête homme », l’idéal humain d’alors, alliant la modestie à la politesse, l’intelligence à la modération, la perspicacité à l’indulgence amusée. Mais l’essentiel de son existence était sans doute l’écriture toujours recommencée de ces fragments, portraits, maximes, scènes dialoguées, anecdotes ciselées, qui constituent Les Caractères dont le sous-titre, « Mœurs de ce siècle », peut tout aussi bien concerner le nôtre.
Ce livre « est un organisme vivant  » : La Bruyère y travailla peut-être durant vingt ans – et le volume tripla entre la première et la dernière édition. Qu’on l’ouvre pourtant à n’importe quelle page et il fait mouche, pointe, pique, assomme parfois mais jamais ne s’attarde, comme s’il y avait en lui une sorte d’urgence. Delacomptée cite Jules Renard l’admirant : « le seul dont dix lignes lues au hasard ne déçoivent jamais » – et nous en faisons l’expérience à chacune des citations ici comme enchâssées. C’est que – c’est le rêve du classicisme, son horizon utopique – «  une seule forme convient au sens parfait d’une phrase » – et La Bruyère trouve cette forme.

Thierry Cecille

La Bruyère, portrait de nous-mêmes, de Jean-Michel Delacomptée
Robert Laffont, 216 pages, 18

La Bruyère, portrait de nous-mêmes de Jean-Michel Delacomptée Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°208 , novembre 2019.
LMDA papier n°208
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