La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Essais Réflexions sur le mensonge

février 2024 | Le Matricule des Anges n°250 | par Jérôme Delclos

Réflexions sur le mensonge

Juif d’origine russe, Alexandre Koyré, bien connu comme philosophe des sciences, l’est moins pour ce texte politique, paru en 1943 à New York où il avait émigré en 1941. « On n’a jamais menti autant que de nos jours. Ni menti d’une manière aussi éhontée, systématique et constante. » Certes le mensonge est le propre de l’homme, mais ce n’est pas son caractère d’universalité – « l’homme a toujours menti » – qui intéresse le philosophe. « C’est au mensonge moderne, et même plus étroitement, au mensonge politique moderne surtout, que nous voudrions consacrer quelques réflexions. » Du reste, Koyré ne blâme pas le mensonge en tant que tel. « On ne ment pas “en l’air” » mais toujours « à quelqu’un », et à ce titre la vérité n’est pas toujours bonne à dire, et pas à n’importe qui. Le mensonge, note-t-il, est d’ailleurs admis dans le commerce, la diplomatie, en temps de guerre, ou simplement pour ne pas blesser l’autre.
Mais à l’ère des totalitarismes, le mensonge politique est d’une autre nature. Il est « fabriqué en masse et s’adresse à la masse ». D’où le fait qu’il doit comme toute production de masse «  abaisser ses standards » : un mensonge « grossier » caractérisé par « un mépris absolu et total de la vérité », si bien qu’il n’a plus besoin de se cacher. On pense aujourd’hui à Trump… et à d’autres. Une «  conspiration en plein jour », assumée avec arrogance. L’exemple le plus patent en est dans les années 1940 la propagande nazie. Mais le penseur va plus loin, en associant ce mensonge d’un nouvel ordre à « l’époque démocratique ». S’ensuit une fine analyse du « secret », de ses conditions et techniques, et des groupes sociaux où il lie entre eux des individus pourtant rivaux, surtout dans le même parti. D’où la nécessité de le pratiquer, même pour s’y opposer. Koyré en tire une belle leçon de clandestinité. Un petit livre qui n’a rien perdu de son actualité, et qui peut aussi être lu comme un précieux manuel de prudence.

Jérôme Delclos

Réflexions sur le mensonge
Alexandre Koyré
Allia, 41 pages, 6,20

Le Matricule des Anges n°250 , février 2024.
LMDA papier n°250
6,90 
LMDA PDF n°250
4,00