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Domaine étranger Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises, par Ryoko Sekiguchi

novembre 2019 | Le Matricule des Anges n°208 | par Yann Fastier

Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises

Français si jaloux de votre boustifaille, prenez garde, car le Japon n’est pas en reste ! À en croire Ryoko Sekiguchi, qui nous a concocté cette anthologie, il semblerait même que nous jouions petit bras en la matière, y compris dans la littérature : la scène de table serait au roman japonais ce que la scène de lit est au français. Aussi n’a-t-elle eu que l’embarras du choix lorsqu’il s’est agi de traduire ces textes, anonymes pour certains, d’auteurs parfois très connus pour les autres, à l’instar de Jun’ichirô Tanizaki, dont la longue nouvelle donne son titre au recueil. Il n’est que de plonger ses baguettes dans le bol pour ramener un bon morceau : il serait donc un peu vain d’en faire la liste. On confessera simplement un penchant personnel pour les Souvenirs de saké d’Osamu Dazai, impénitent patachon en un temps où « boire son saké froid était presque considéré à égalité avec les crimes les plus sordides », ainsi que pour Les Yôkan, de Kafû Nagai, où la lutte des classes s’invite aux fourneaux. C’est que la nourriture, au Japon, est d’abord un véhicule : marqueur social et très liée aux sentiments, c’est donc une formidable porteuse d’histoires, dont témoignent aussi bien la littérature que le film (l’hilarant Tampopo de Juzo Itami) ou le manga (Le Gourmet solitaire de Jirō Taniguchi, La Cantine de minuit de Yarō Abe). À cet égard, Le Club des gourmets de Tanizaki est nettement le plus ambitieux de ces récits – et l’un des plus étranges – qui voit une équipe de fines gueules blasées par des années de gloutonnerie recourir à une mystérieuse « magie chinoise » pour faire un organe gustatif de leur corps tout entier, dévolu à une cuisine d’une subtilité telle qu’il n’est même plus besoin de l’apprécier pour elle-même mais pour « le rot qui vient après », telle une métaphore dans un roman de Nabokov ! Car à ce degré de raffinement, tout n’est évidemment que littérature…

Yann Fastier

Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises, par Ryoko Sekiguchi
Traduit par Ryoko Sekuguchi et Patrick Honnoré,
P.O.L, 213 pages, 10,90

Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises, par Ryoko Sekiguchi Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°208 , novembre 2019.
LMDA papier n°208
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