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Domaine français Filer Adamov

janvier 2020 | Le Matricule des Anges n°209 | par Anthony Dufraisse

Un dénuement : Arthur Adamov

Aux dernières nouvelles (Ângelo, Finitude), Gilles Ortlieb marchait à Lisbonne dans les traces du poète Ângelo de Lima (1872-1921). On le retrouve aujourd’hui pour une nouvelle filature. Cette fois, il met ses pas dans ceux d’Arthur Adamov (1908-1970), le moins connu du trio – « troïka », dira l’intéressé – du théâtre de l’absurde qu’il forme avec môsieur Ionesco et mister Beckett. Des trois, l’écrivain d’origine russo-arménienne est sinon le plus mal aimé, en tout cas le plus méconnu. Et c’est injustice pour Ortlieb, qui s’est donc mis en tête de remettre ce nom dans les têtes. A-da-mov : ceux qui croient le connaître le confondent souvent avec Asimov, l’auteur de SF – on en a fait l’expérience dans notre entourage, qui a pourtant des lettres. « Cette vie, écrit Ortlieb à propos de celui qu’il appelle A.A., il faut bien la parcourir si l’on veut identifier quelques-uns de ses ressorts intimes, établir un lien entre certaines hantises et leur transposition sur la scène ou dans des écrits. » Parcourir, en effet, ou plutôt survoler, ou pour mieux dire encore et autrement, survolter : Adamov n’est pas tout à fait mort, son corpus bouge encore, le courant passe. Alors Ortlieb, en bon réanimateur, prodigue ses soins littéraires ; il relit des pièces, des extraits de son journal, il pointe quelques dates clés, croque quelques scènes (sur les planches et dans la vie), évoque l’entourage, ravive l’époque (Artaud, Gilbert-Lecomte…). Un peu ventriloque, il fait parler le mort, trie le vrai du faux. Et d’abord cette expression de théâtre de l’absurde, bannière sous laquelle, par commodité journalistique, on l’a tant et plus convoqué. « Lui-même préférait de loin celle de “théâtre de la séparation” », rectifie Ortlieb, en écho à Adamov qui disait : « Je suis séparé. Ce dont je suis séparé, je ne sais pas le nommer. Mais je suis séparé ». Ce sont donc des retrouvailles qu’Ortlieb orchestre en quelque quarante pages, que prolongent trois témoignages (de Terzieff, Pierre Minet et Jacqueline Autrusseau) et un poème signé Henri Thomas. Le tout forme un attachant petit livre phosphorescent. Anthony Dufraisse

Un dénuement : Arthur Adamov, de Gilles Ortlieb, Fario, 67 pages, 13,50

Filer Adamov Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°209 , janvier 2020.
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