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Domaine étranger La Mort du soleil

février 2020 | Le Matricule des Anges n°210 | par Thierry Guinhut

La Mort du soleil

Quoiqu’avec une dizaine de titres publiés en France, Yan Lianke, né en 1958, n’est pas assez remarqué. Son essai, À la découverte du roman, prône le « mythoréalisme » pour approcher une « réalité chinoise que son absurdité ordinaire rend irrationnelle ». Ce que l’on retrouve dans un ironique objet baroque, Bons baisers de Lénine, où il est question d’acheter la momie de ce dernier pour faire d’un village un centre touristique. L’on devine que cela n’est pas fait pour arranger son entregent avec le pouvoir chinois, que son iconoclasme le condamne à être interdit parfois de publication. L’humour de notre écrivain va jusqu’à imaginer dans ce nouvel opus, La Mort du soleil, que lui-même voit tarir son inspiration. Qui prendra sa place sinon « l’idiot », un jeune homme nommé Niannan qui a « de la boue dans la tête » ? Il doit conjurer la paresse du soleil à se lever, par exemple en allant « à la boutique d’herbes médicinales pour acheter cryolithe et réalgar, qui aident à chasser le sommeil ». Une plante hallucinogène, des « bidons d’huile de cadavre », voici quelques-uns des objets que doit affronter « l’idiot », dont les parents tiennent une boutique de pompes funèbres, en une moderne danse macabre. Cependant, en ce somnambulisme général, la nuit perpétuelle devient orgiaque, transgressive et semée de violences. La « guerre du bourg » couvre le paysage de sang, jusqu’à ce qu’elle cesse, comme des saturnales accomplies, précédant enfin le lever de soleil, à qui il prend la fantaisie de monter cette fois de l’ouest ! Le fantastique échevelé, au service de la satire des pulsions humaines, court parmi les pages ce roman un peu fou, épique, voire apocalyptique, bien dans la manière singulière de cet écrivain chinois hors norme.

Thierry Guinhut

La Mort du soleil, de Yan Lianke
Traduit du chinois par Brigitte Guilbaud,
Éditions Picquier, 400 pages, 22,50

Le Matricule des Anges n°210 , février 2020.
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