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Dossier Albertine Sarrazin
Un être de fuite

juillet 2022 | Le Matricule des Anges n°235 | par Thierry Cecille

Albertine Sarrazin, plus souvent emprisonnée que fugitive, a pourtant su inventer une écriture en liberté, réenchanter sa vie fatale, dans une œuvre d’une diversité profuse où parle une voix inimitable.

L’on trouvait souvent, durant les années 70 et 80, dans les bibliothèques familiales même les plus modestes, un duo féminin (d)étonnant : Albertine Sarrazin et Gabrielle Russier. Il pouvait arriver qu’on les confonde : l’une et l’autre étaient passées par la prison et apparaissaient comme des figures à la fois passionnées et tragiques, orgueilleuses victimes d’une société qui les avait rejetées sur ses marges. L’une et l’autre avaient également été incarnées à l’écran, par des actrices alors emblématiques, elles aussi, d’une certaine féminité : Marlène Jobert avait interprété Albertine dans L’Astragale (de Guy Casaril, en 1968) et Annie Girardot Gabrielle dans Mourir d’aimer (d’André Cayatte, en 1971). Si l’on se souvenait du suicide de Gabrielle Russier, on pouvait se demander ce qui était arrivé à Albertine. Après avoir vendu des centaines de milliers d’exemplaires de L’Astragale et de La Cavale, romans traduits un peu partout dans le monde, elle était peu à peu entrée dans l’oubli. Aujourd’hui, même si son nom réveille parfois quelque écho (pensons à Patti Smith), suscite de vagues images, trop rares sont sans doute celles et ceux qui la lisent, alors que ses livres comme son existence même tentent d’atteindre la «  liberté libre » (Rimbaud).
Rapprochons-nous… Sur les couvertures de ses livres, son visage : quelque chose d’oriental ou d’africain, comme une Nefertiti mutine et quelque peu androgyne. « Elle était comme précédée par ses prunelles, aiguës, incrustées dans la faïence de l’œil, lui-même tout enrobé de mascara, frangé d’herbe noire  » (Hervé Bazin). La silhouette, elle, est à la fois frêle (1m47, la taille d’Édith Piaf) et nerveuse, féline parfois et parfois retenue, comme un concentré d’énergie avant le bond. En effet, la scène inaugurale, oserait-on dire primitive, est celle-ci : « Le ciel s’était éloigné d’au moins dix mètres. / Je restais assise, pas pressée. Le choc avait dû casser les pierres, ma main droite tâtonnait sur des éboulis. À mesure que je respirais, le silence atténuait l’explosion d’étoiles dont les retombées crépitaient encore dans ma tête. Les arêtes blanches des pierres éclairaient faiblement l’obscurité (…). Je levai les yeux, vers le haut du mur où ce monde restait, endormi : j’ai volé, mes chéries ! J’ai volé, plané et tournoyé pendant une seconde qui était longue et bonne, un siècle. Et je suis là, assise, délivrée de là-haut, délivrée de vous. » Anne – elle ne s’appelle pas encore Albertine – vient de faire le mur, au sens propre, de s’échapper de la prison-école de Doullens, près d’Amiens, elle a 20 ans et est donc encore mineure en ce printemps de l’année 1957. Elle est libre, mais seule dans la nuit, presque nue sous son manteau, et elle se rend compte immédiatement que quelque chose ne va pas : « Je rencontrai, au niveau de la cheville, une grosseur étrange, qui enflait et pulsait sous mes doigts » : l’astragale est brisé. Comment fuir, comment avancer, boitant ainsi au bord d’une...

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