La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Confessions à un ficus

septembre 2022 | Le Matricule des Anges n°236 | par Guillaume Contré

Confessions à un ficus

Entre radiographie de la crise du mâle blanc occidental et comédie slapstick, Confessions à un ficus est un premier roman enlevé qui touche juste. Son (anti)héros, Geoffroy, que l’on découvre à la première page du livre coincé dans un ascenseur (tout un programme), travaille dans une entreprise d’emballage avant d’en démissionner pour mieux se lancer, suite à un concours de circonstances, dans le théâtre d’avant-garde. Pâlichon, gras du bide, indécis, il passe sa vie à être bombardé de discours et préceptes : ceux de son patron, le jargon entrepreneurial ; ceux de son psy, le docteur Somme, qui malgré son nom ne lui prescrit pas les somnifères dont il aurait grand besoin ; ceux de la metteuse en scène de la pièce dans laquelle il joue le rôle du fils (elle est obsédée par la nudité de ses acteurs) ; ceux de Carmen, l’amie bouddhiste de son ex-femme. Geoffroy possède « un sens immédiat du banal, de la fadeur », il y a en lui « une densité creuse, une présence absente ». En bon zéro pointé, il a un frère qui est tout ce qu’il n’est pas : riche, séducteur, arrogant. C’est peut-être ce contraste cuisant qui l’incite à désirer « vivre à l’air libre et non dans un sous-terrain comme un lombric ». Plus facile à dire qu’à faire naturellement, quand on est du genre à se noyer dans un verre d’eau.
L’écriture de Catherine Logean est tout en finesse : si son personnage est caricatural – impossible d’être aussi timide, aussi maladroit, aussi gris –, il n’en attire pas moins notre sympathie. Logean, en réalité, ne prétend pas tant établir un diagnostic des maux de la société contemporaine (une tâche qu’elle laisse à des écrivains plus prétentieux) qu’à trouver la manière de faire rire avec un personnage repoussoir sans tomber dans la moquerie trop facile. Car la nullité de son Geoffroy est évidemment la nôtre et, comme lui, nous nous débattons pour ne pas rester coincé dans l’ascenseur de la vie.

Guillaume Contré

Confessions à un ficus
Catherine Logean
L’Arbre vengeur, 212 pages, 17

Confessions à un ficus Par Guillaume Contré
Le Matricule des Anges n°236 , septembre 2022.
LMDA PDF n°236
4,00