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Poches La Pêche au toc dans le Tôhoku

mars 2023 | Le Matricule des Anges n°241 | par Jérôme Delclos

La Pêche au toc dans le Tôhoku

À lire du roman étranger, on n’aime rien tant qu’y éprouver le sentiment d’une presque familiarité. Ainsi, le narrateur de La Pêche au toc dans le Tôhoku et son collègue de bureau « Hiasa » pourraient aussi bien lancer leur ligne dans une eau ardéchoise ou tarnaise, et s’enquiller de la Kro. Sauf que ces deux-là tournent au saké et que du Tôhoku – maigre « canal agricole » où il leur arrive de « voir descendre des pousses de riz ou des débris de légumes » – ils sortent des « truites yamame » et des « ombles iwana ». On ignore si ça ressemble à nos truites fario et ombles chevalier, et c’est bien ce qui nous plaît. À part ça, comme dans toute bonne histoire de pêche, il ne se passe pas grand-chose sinon la pêche : c’est lent et paisible à souhait, un jour avec et un jour sans, hier « trois grosses » et demain des loupés.
Mais à mi-livre, on réalise que ça a dérivé au fil du courant, parce que Shinsuke Numata, prix Akutagawa 2017 pour ce roman – le Goncourt des Nippons – est un écrivain patient qui nous laisse du mou… avant que de nous ferrer d’un petit coup de poignet. Le narrateur se découvre troublé par Hiasa, lequel doit sentir qu’il y a anguille dans l’affection que lui porte son pote : il commence à prendre ses distances, non sans lui lancer quelques piques un peu homophobes sur les bords. Au reste, le titre original du roman est Eiri, en japonais « aiguisé ». Tout comme le minuscule objet qui joue discrètement son rôle dans les dernières pages : « C’était un hameçon en acier bleuté pour truites yamame, à l’axe bien fin ».
N’en disons pas plus : il serait dommage d’écailler et vider une belle intrigue ondoyante. Chose très relative, l’exotisme, quant à lui, se niche dans les détails. « Des Gauloises légères. Une marque que très peu de marchands ont, et que Hiasa achetait par plusieurs paquets chaque fois qu’il en trouvait. » Il y aura également un séisme.

JérômeDelclos

La Pêche au toc dans le Tôhoku
Shinsuke Numata
Traduit du japonais par Patrick Honnoré
Picquier, 99 pages, 6,50

Le Matricule des Anges n°241 , mars 2023.
LMDA PDF n°241
4,00