La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poches La Danse de l’argia

avril 2024 | Le Matricule des Anges n°252 | par Jérôme Delclos

La Danse de l’argia

Dans les années 1970-1980, la Petite Bibliothèque Payot, 10/18, Maspero, Points Essais, proposaient des ouvrages de sciences humaines exigeants. En 2024, qui se risque encore à sortir en poche une thèse d’anthropologie avec photos, cartes, annexes, biblio, postface ? À peu près personne sinon Michel Valensi des Éditions de l’Éclat. L’objet du livre est confidentiel, en tout cas en France : le « tarentisme », ses rituels de possession et de guérison. Clara Gallini (1931-2017), élève d’Ernesto De Martino qui étudia ce folklore dans les Pouilles (Lmda N° 233), se consacre à sa version sarde, au moins aussi riche que celle explorée par son maître. Un complexe de croyances et de pratiques « païennes » où entrent le chant, la danse, la transe, et de curieux rituels d’inversion de genre qui concernent des hommes piqués par une petite araignée ou une fourmi rouge, « l’argia ».
Le caractère souvent licencieux des chants (« Si tu veux que je te baise/ mets-toi les pattes en l’air »), les rituels de travestissements d’hommes en femmes, l’état où ces tarentulés se trouvent de simuler une grossesse pour accoucher du mal, tout ceci fait de l’argia un rituel collectif étonnant dans un contexte patriarcal, et qui révèle un univers social et culturel que la modernité industrielle a détruit.
Ce n’est pas le moindre intérêt du livre que d’insister sur cette perte. Quand l’autrice mène son enquête dans la première moitié des années 1960 (le livre sort en Italie en 1967), l’argia est déjà chose du passé et les Sardes la miment, au souvenir du temps révolu « où il était encore possible de rire en dansant la mort et la douleur ». Les nombreux et très beaux chants recensés en bilingue sarde-français mériteraient une édition à part. « Une porte à douze gonds/ faits avec un soin extraordinaire/ Quand j’étais voleur/ j’avais douze entrées. Une porte à douze gonds. »

Jérôme Delclos

La Danse de l’argia
Clara Gallini
Traduit de l’italien par Giordana Chatury & Michel Valensi
L’Éclat, 346 pages, 12 e

Le Matricule des Anges n°252 , avril 2024.
LMDA papier n°252
6,90 
LMDA PDF n°252
4,00