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Dossier Jean Meckert
Cherchez la tombe

juillet 2024 | Le Matricule des Anges n°255

J’ai lu Jean Amila quand j’écrivais La Ferme de Navarin consacré à Cendrars qui perdit le bras droit en Champagne le 28 septembre 1915 en des lieux qui sont au cœur du Boucher des Hurlus.
Les ruines des Hurlus, Perthes-lès-Hurlus, Mesnil-lès-Hurlus ont été englobées dans le camp militaire de Suippes après la guerre. Et voici qu’à Hurlus, nom qui aurait pu être du cru de Jean Amila, est associé le mot de boucher. Titre percutant. Toute la détestation de la guerre que nourrissait Meckert, s’y exprime – sa révolte, sa colère, son chagrin d’homme et d’enfant. Hurlus, c’est nulle part, c’est la plaine, la craie, le désert.
Dans le Boucher, Michel, orphelin de guerre, s’échappe avec trois complices d’un pensionnat protestant. Le matin de l’Armistice que le pays s’apprête à fêter, il part « dégringuer » le général Des Gringues, « le Boucher des Hurlus » et chercher la tombe de son père fusillé pour l’exemple à Perthes-lès-Hurlus en 1917 « parce qu’il ouvrait sa grande gueule de réfractaire au massacre ». (Le père de Jean Meckert, qui fit la guerre, n’est pas mort fusillé. En 1920, il a quitté le domicile conjugal. Sa femme est internée pendant deux ans et Jean placé dans un orphelinat.)
Dans « l’immense hachoir des Hurlus », les garçons pénètrent dans une cabane en planches. Le portrait d’un militaire médaillé s’y affiche : ça ne peut être que le Des Gringues. Les gosses lui plantent une épingle dans les médailles. L’épingle, trouvant un joint dans le bois, s’enfonce jusqu’à la garde. À la fin du roman, Amila fait mourir le Des Gringues de la grippe espagnole.
Et la tombe du père ? « Il n’y avait pas de tombes, il y avait des tas ! »
Les pages évoquant le champ de bataille sont uniques. Par les yeux du Môme, nous voyons des monceaux d’ossements, Français et Allemands mêlés, « indignes fusillés ou glorieux pauvres mecs poussés au cul pour se faire assassiner », qui seront, bientôt, grand nettoyage, entassés dans une « impressionnante poubelle solidement bétonnée ».
L’auteur allume là « une étincelle » dans les coulisses de l’Histoire : dans ce « chaos d’enfer », des corps et parties de corps qui, de la tranchée, passeront à la fosse commune ou seront effectivement rassemblés dans cette vaste poubelle qu’est le très guerrier monument-ossuaire de la ferme de Navarin, une commande du général Gouraud au sculpteur Real del Sarte président des Camelots du roi.
Il me semble que Meckert a dû visiter la région, et l’ossuaire ; son apparition dans le ciel de la plaine cause aux passants une sensation de vertige. Considérer ses trois farouches soldats montant au combat du haut de sa pyramide, aura provoqué à Meckert un sentiment de dégoût qui a pu l’inciter, avec ses noms de villages saisissants, Hurlus, etc., à choisir ce lieu comme centre du Boucher.
Chaque fois que je me rends dans ces contrées oubliées des vivants et peuplées de morts, je songe au Boucher des Hurlus de Jean Amila et à La Main coupée de...

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