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Domaine étranger Le chemin du salut

septembre 2025 | Le Matricule des Anges n°266 | par Catherine Simon

Dans son nouveau roman, Isabela Figueiredo met en mouvement deux solitaires, un amoureux des chiens, qui vit des objets glanés dans les poubelles, et sa voisine de palier, la rude et mystérieuse Beatriz. Une ode à l’enfance et à l’écologie.

Un chien au milieu du chemin

Combien de temps restons-nous dans la vie des autres ? », se demande José Viriato, un homme craintif et casanier, qui hésitera longtemps à lier conversation avec sa voisine d’immeuble, une créature revêche, vêtue « comme une bonne sœur », et que les habitués du café Colina ont surnommée « la Tueuse ». Nous sommes au Portugal, rive sud de Lisbonne. Aujourd’hui ou pas loin. « Elle piquait ma curiosité », avoue le narrateur. Mais c’est plus fort que lui : il a peur. José Viriato mettra des semaines avant de connaître le prénom de sa voisine, révélé au lecteur à la tardive page 219. Beatriz. Est-ce le bon, d’ailleurs ? Pas sûr. José Viriato fera comme si, habitué qu’il est à vivre de ce que les autres jettent : des objets plus ou moins usagés qu’il trouve dans les poubelles et qu’il revend ensuite, ici et là, sur les marchés.
Il y a de l’Agnès Varda dans ce nouveau roman d’Isabela Figueiredo, la Varda du film Les Glaneurs et la Glaneuse  : sous le regard de la cinéaste, de petites gens font les fins de marchés, récupérant ce qui peut encore se manger. « Il n’y a pas de vies meilleures que d’autres (…). La saveur de la pomme la plus belle et celle de la pomme estropiée sont identiques », lit-on en exergue du livre de l’écrivaine portugaise. Mais il ne faut pas prendre la pomme au pied de la lettre. Car ce sont des objets, et non des aliments, que le héros d’Un chien au milieu du chemin récolte : bibelots, ustensiles, verroterie, petits meubles… Et lui n’a jamais faim. Il n’est pas pauvre, non plus : il vit de peu, en ascète ; cette frugalité lui convient. « J’ai beaucoup de respect pour José Viriato. Je lui ai donné une vie difficile, qui était absolument nécessaire pour qu’il puisse atteindre un certain seuil d’équilibre par rapport à son destin, précise Isabela Figueiredo, jointe par courriel. Je voulais construire un personnage un peu zen, marginal, sans ambition matérielle, mais très complexe psychologiquement ». Pari réussi.
On entre dans l’univers délicieusement angoissant de cet étrange bonhomme, comme lui-même va entrer, pas à pas, avec une fascination grandissante, dans celui de son étrange voisine. L’un et l’autre ont « des vies inappropriées », pour reprendre un mot de l’autrice – qui a découvert l’existence des « glaneurs » lisboètes pendant ses sorties quotidiennes : « Le soir, quand je promène mes chiennes, j’ai pris l’habitude de m’approcher d’un coin de la rue où se trouvent des poubelles et des éco-points, raconte-t-elle. Les gens y laissent des objets qui ne tiennent pas dans ces poubelles ». Les « glaneurs » de la nuit, qui viennent ramasser ces objets, sont des gens de tous âges et de toutes origines. Ils « n’aiment pas être vus. Ils s’habillent en noir ». Surtout, le travail qu’ils accomplissent « n’implique aucune obligation, c’est pourquoi ils sont libres. C’est un sujet qui m’intéresse : la liberté personnelle ». De cette « sorte de lumpen courageux, résistants, têtus, dont la poésie (l)’attire », Isabela...

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