éditions Seuil
Ouvrages chroniqués
L' Occupation américaine
de
Pascal Quignard
1996
Lmda N°10
La publication d’un livre de Pascal Quignard constitue désormais un événement. En 25 ans d’écriture, l’auteur des Petits Traités n’a cependant rien cédé à la facilité. L’Occupation américaine qui marque son départ chez Gallimard est un roman âpre, douloureux, fulgurant.
Je suis ombrageux et gourmand, gai en société, incapable de la moindre confidence, passionné d’être seul. J’aime la lecture parce que c’est la seule conversation à laquelle on peut couper court à tout instant, et dans l’instant. J’aime peu le sommeil, gouffre qui a partie liée avec la mémoire. Je suis musicien autant qu’il s’agit de jouer de la musique. » Quand on donne à lire ce passage du...
Pascal Quignard : l’intégrité d’une parole
décembre 1994
L' Occupation américaine
de
Pascal Quignard
1996
Lmda N°10
La publication d’un livre de Pascal Quignard constitue désormais un événement. En 25 ans d’écriture, l’auteur des Petits Traités n’a cependant rien cédé à la facilité. L’Occupation américaine qui marque son départ chez Gallimard est un roman âpre, douloureux, fulgurant.
Je suis ombrageux et gourmand, gai en société, incapable de la moindre confidence, passionné d’être seul. J’aime la lecture parce que c’est la seule conversation à laquelle on peut couper court à tout instant, et dans l’instant. J’aime peu le sommeil, gouffre qui a partie liée avec la mémoire. Je suis musicien autant qu’il s’agit de jouer de la musique. » Quand on donne à lire ce passage du...
Pascal Quignard : l’intégrité d’une parole
décembre 1994
L' Occupation américaine
de
Pascal Quignard
1996
Lmda N°10
En quittant ses responsabilités institutionnelles, Passcal Quignard a adopté l’attitude du repli. Homme de lecture et de musique, pour lui la vraie communication est asociale. Entretien avec un homme de Lettres silencieux qui n’en demeure pas moins prolixe.
C’est ce qu’on appelle un hasard du calendrier. Rendez-vous était pris au Seuil le jour de la remise des prix Goncourt et Renaudot. Le premier venait d’être décerné à un roman que Françoise Dorin doit adorer, le second aux éditions de L’Olivier dont le responsable est le directeur littéraire du Seuil. Il était peut-être prudent, pour parler littérature, de se mettre à l’écart : l’entretien...
La littérature est la langage qui ignore sa puissance
décembre 1994
L' Occupation américaine
de
Pascal Quignard
1996
Lmda N°10
Certains critiques ont cru lire dans L’Occupation américaine une variation, voire une réplique, à trois siècles d’intervalle, de Tous les Matins du monde. Etrange lecture. S’il suffit d’un peu de Loire et de musique pour confondre ces deux romans, alors Pascal Quignard a presque toujours écrit le même livre.
L’Occupation américaine s’achève par la rencontre, en 1982, du narrateur avec l’un...
Une brûlante adolescence
décembre 1994
Oeuvre lazaréenne
Je vivrai l'amour des autres (suivi de) La Noire (suivi de) Le Feu qui prend (suivi de) Lazare parmi nous (suivi de) Les Corps étrangers (suivi de) Nuit et brouillard
de
Jean Cayrol
2007
Lmda N°82
Disparu en 2005, Jean Cayrol nous laisse une œuvre abondante (romans, poèmes, essais) encore méconnue. Le Seuil, pour qui il fut longtemps un découvreur attentif, nous offre l’occasion de nous y confronter.
Les mots de Jean Cayrol, vous les avez entendus sans doute : sans doute résonne encore en vous, porté par la voix profonde de Michel Bouquet, ce récit monocorde, comme distant mais à la limite parfois d’une sorte de cynisme cruel de l’expérience concentrationnaire que décrit Nuit et Brouillard. Résistant, déporté à Mauthausen en 1942, Jean Cayrol, survivant, écrivit pour Alain Resnais le...
L’autre Résistance
avril 2007
Olivia Kidney
de
Ellen Potter
2006
Lmda N°71
Dans un premier roman vertigineux, Ellen Potter relate la virtuosité avec laquelle une préadolescente infléchit la réalité à l’illusion pour échapper à la mort.
La réalité est-elle ailleurs ? interroge ce roman ou alors Olivia Kidney est-elle sur la pente descendante d’une folie douce, comme semble le diagnostiquer la psychiatre de l’école ?
Fragilisée par le divorce de ses parents et le départ de sa mère, Olivia n’arrive pas à faire le deuil de la mort récente de son frère aîné atteint d’un cancer. Brinqueballée d’immeuble en immeuble par son père...
Le réel et son double
mars 2006
L' Ombre d’une photographe, Gerda Taro
de
François Maspero
2006
Lmda N°74
La première page de L’Ombre d’une photographe… est une illusion. L’auteur relate sa rencontre avec Gerda Taro à Paris où elle vit entourée de ses clichés de chats. À plus de 90 ans, elle a quelque mal à évoquer « sa » guerre d’Espagne qu’elle fit aux côtés de Hemingway, Dos Passos ou Alberti. Aux côtés, surtout d’André Friedmann, plus connu sous le nom de Robert Capa.
Mais Gerda Taro est...
Nouvelles des ombres
juin 2006
L' Ombre des choses à venir
de
Kossi Efoui
2011
Lmda N°122
Une fois encore, creusant la part d’ombre des hommes et des désastres dont ils sont capables, Kossi Efoui a trouvé la parole juste. Trois ans après Solo d’un revenant, un livre récompensé par de nombreux prix, l’écrivain togolais revient avec un roman comme une voix puisée dans la nuit. Cette nuit est celle d’un jeune homme de 21 ans sans nom ni prénom, sans véritable identité. Où...
L' Ombre des choses à venir de Kossi Efoui
avril 2011
Opéra polaire
Illustration(s) de Quint Buchholz
de
Elke Heidenreich
Lmda N°37
Mais que se passe-t-il sur la banquise du pôle Sud ? On y voit de drôles de manchots endimanchés se rendre à l’opéra assister à un concert de Pavarotti. C’est que les distractions sont rares sous ces latitudes et nos mélomanes, pas manchots pour deux sous, apprécient en connaisseurs cet interlude très inattendu. Tous y trouvent à s’amuser : voyez le jeune Léo, l’enfant prodige du groupe ou...
Opéra polaire
décembre 2001
Où allons-nous ?
de
Georges Bernanos
2021
Lmda N°223
Un texte de combat de Bernanos qui, en 1943, pose de vraies questions morales et politiques pour notre aujourd’hui.
La meilleure ruse du diable est oubliée. L’Adversaire s’est fait « le singe de Dieu », disait Bodin au XVIe siècle dans La Démonomanie des sorciers : « Les actions du diable se rapportent toujours en tous pays, comme un singe est toujours singe, habillé de toile, ou de pourpre ». Si bien que le Malin est parvenu à nous faire croire qu’il n’existait pas, et à se fondre dans le paysage. C’est...
Sous notre soleil de satan
mai 2021