RUBRIQUE Médiatocs
Les articles
Un auteur
Pare-chocs du moi
Écrite précipitamment dans l’absence de style, l’autobiographie de l’ancienne directrice du Monde des livres atteint à des abysses de pensée. Du moment que ça la soulage….
Elle était la directrice du Monde des livres jusqu’au jour (« un matin de janvier 2005 ») où on lui annonce qu’elle est démise de cette fonction pour redevenir une simple journaliste. Josyane Savigneau vit d’autant plus mal sa mise au placard (qui la vivrait bien ?) que celle-ci la renvoie à un complexe d’imposture qui l’habite depuis toujours et qu’elle va tenter de résoudre en écrivant ce Point de côté. On espérait une réflexion sur le métier de journaliste, une description des rouages de la critique parisienne ou au moins une véritable plongée dans les mécanismes intimes, inconscients...
Un auteur
Une auteure du dimanche
Femme bafouée, bourreau des cœurs, champ de roses dilué dans un Atlantique de larmes, Christine Orban donne son 13e roman d’avant-garde. Le talent a encore pleuré !.
Quand il découvre le titre du livre : La Mélancolie du dimanche ; le titre du prologue : Dimanche ; la première phrase : Nous étions dimanche ; le titre de la première partie : « Les dimanches sont de longues nuits », disait ma grand-mère ; le titre du premier chapitre : Une lettre un dimanche ? ; puis quand il en a terminé avec cette hallucinante exposition, le lecteur le moins averti a déjà...
Un auteur
Confession d’un branleur
Le roman de Franz-Olivier Giesbert pourrait illustrer, dans un dictionnaire, le mot « insipide ». Écrit à l’eau de bénitier, « L’Américain » débarque son lot de clichés à trois sous.
Le narrateur est un journaliste écrivain qui nous raconte un peu sa vie. Plus particulièrement le rapport qu’il entretenait avec son père, Frédérick Giesbert. Il ne lui parle guère car papa est méchant : il bat maman. Comme le narrateur a appris à l’école que les répétitions, c’est pas bien, il trouve plein de mots pour dire ça : « flanquer des raclées », « mère battue comme plâtre », « les...
Un auteur
Dame tartine
Sous couvert d’un indigeste polar, Julia Kristeva se laisse aller à une logorrhée fumeuse. Quand le bavardage se fait passer pour de la pensée, l’écriture fait des grumeaux.
Brouillon bâclé à peine digne du plus laborieux épisode d’une série Z américaine, Meurtre à Byzance joue sur tous les clichés de l’époque : secte, serial killer, immigration, journalisme mondain, informatique (quelqu’un pourrait-il signaler à l’auteur qu’on ne peut pénétrer à l’intérieur d’un ordinateur si celui-ci n’est pas branché ?).
Un type tue l’un après l’autre les représentants...
Un auteur
Se relever huit, s’avachir neuf
L’ex-patron de radio Philippe Labro, d’un geste superbement complaisant, vient déposer un bouquet de chrysanthèmes sur sa propre tombe de Déprimé connu. Diagnostic : inerte.
Comme un Tartuffe qui aurait lu Molière, comme un Arnulphe qui singerait La Bruyère, voici que Philippe Labro, la phrase courte, le souffle terne, le verbe acéré à la meule de bois des poncifs éculés, déboule comme un train en panne dans la gare déserte de sa vie. Au début de ce seizième livre, il se réveille, « en nage » ; épris de beau style, il corrige aussitôt : « inondé » ; c’est mieux ?...