RUBRIQUE Médiatocs
Les articles
Un auteur
Pare-chocs du moi
Écrite précipitamment dans l’absence de style, l’autobiographie de l’ancienne directrice du Monde des livres atteint à des abysses de pensée. Du moment que ça la soulage….
Elle était la directrice du Monde des livres jusqu’au jour (« un matin de janvier 2005 ») où on lui annonce qu’elle est démise de cette fonction pour redevenir une simple journaliste. Josyane Savigneau vit d’autant plus mal sa mise au placard (qui la vivrait bien ?) que celle-ci la renvoie à un complexe d’imposture qui l’habite depuis toujours et qu’elle va tenter de résoudre en écrivant ce Point de côté. On espérait une réflexion sur le métier de journaliste, une description des rouages de la critique parisienne ou au moins une véritable plongée dans les mécanismes intimes, inconscients...
Un livre
Cavalier seul
de
Jérôme Garcin
À dada sur la brosse à reluire
Le « journal équestre » de Jérôme Garcin est d’un ennui feutré. D’une platitude atone lorsqu’il évoque le monde du cheval, il fait sonner le clinquant dès qu’il s’agit d’évoquer la bonne société.
On ne saurait reprocher à Jérôme Garcin un manque de sincérité dans la proclamation de son amour des chevaux. Le journaliste (directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Observateur et animateur du « Masque et la plume » sur France Inter) ressemble à ces sentimentaux obsessionnels qui assomment leur entourage du récit de leur passion. Cet amour des chevaux, à l’en croire, l’aurait poussé à...
Un livre
Une vie divine
de
Philippe Sollers
Au rayon confitures
Le nouveau roman de Philippe Sollers a tout de la baudruche : imposant à l’extérieur, vide à l’intérieur. Il y a quelque chose de pathétique à lire un écrivain qui n’a rien à dire.
Malgré ses 524 pages, Une vie divine se lit vite. Rien n’accroche, rien ne retient. La langue, musicale parfois, glisse comme un air de supermarché. Il s’agit pour elle de remplir l’espace du livre, se générer elle-même pour échapper au silence, se donner l’illusion d’une pensée, attendre peut-être, comme on ferait les cent pas, que quelque chose survienne qui lui donnerait un sens. Il y a...
Un auteur
Gros nombril
La narratrice du roman d’Eliette Abécassis va accoucher. C’est un heureux événement. Sauf pour les lecteurs, anesthésiés à coup de bla-bla.
Certaines futures mamans se mettent à tricoter de petits vêtements pour l’enfant qu’elles attendent. Éliette Abécassis, elle, préfère tricoter des banalités à la première personne du singulier. Sa narratrice, qui lui ressemble, découvre qu’elle est enceinte. Le père a tout de l’homme idéal : rebelle et romantique, il l’emmène à Cuba ou Venise, propriétaire d’une galerie d’art près de la place...
Un auteur
Miroir, joli miroir
Le Roman des Jardin est une pochade bavarde et complaisante qui aligne ses adjectifs comme une demi-mondaine ses bijoux. Le problème, c’est qu’ils sont en toc.
À lire le « roman vrai » d’Alexandre Jardin, on a l’impression d’assister à une sorte de numéro de révérences. Le parquet est ciré, le bonhomme bien chaussé, la chemise est à jabots et hop, il nous fait une arabesque de mouvements avec les bras et salue. Puis recommence : trois mouvements du bras, le menton levé et salut. Puis recommence. Puis recommence. Chaque phrase est écrite pour lâcher...