RUBRIQUE Traduction
Les articles
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Laurence Kiefé
Euphoria, de Lily King
Euphoria de Lily King raconte l’histoire de trois jeunes et brillants anthropologues dans les années 30. L’époque où cette science était encore neuve, pas vraiment codifiée et toute bouillonnante de courants et d’idées.
Le trio se rencontre en 1933 sur les berges du fleuve Sepik, dans le Territoire de Nouvelle-Guinée, alors sous domination anglaise. Le long de ce fleuve vivent de nombreuses...
Corinna Gepner
Vers l’abîme, d’Erich Kästner
L’écrivain allemand Erich Kästner (1899-1974) est surtout connu comme auteur de livres pour la jeunesse. On citera notamment Émile et les détectives (1929), Le 35 mai (1931), Deux pour une (1949)… Or cette partie de sa production littéraire a quelque peu éclipsé ce qui avait largement contribué à sa notoriété dans l’entre-deux-guerres, à savoir ses poèmes et textes satiriques et son roman...
Mathilde Chèvre
Ici même, de Taleb Alrefai
Taleb Alrefai arrive à notre rendez-vous au salon du livre d’Abou Dhabi. Il est grand, âgé d’une cinquantaine d’années, le visage émacié, le corps élancé presque noueux. Je pense à la description des hommes dans les Villes de sel d’Abdul Rahman Mounif, à l’arrivée des caravanes dans l’oasis et aux corps asséchés des Bédouins, qui gonflent ensuite au fil du roman, jusqu’à devenir aussi ronds...
Laurence Courtois
Du bonheur d’être morphinomane, de Hans Fallada
J’ai rencontré Hans Fallada en traduisant un de ses tout premiers romans, Quoi de neuf, petit homme ? J’avais lu quelques pages de cet auteur à l’université, en marge d’autres lectures au programme. Il fut longtemps écarté des cursus universitaires allemands, trop populaire sans doute pour être étudié, comme si le succès commercial était antinomique de la littérature. Sa réputation avait...