La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger La mécanique Gadda

novembre 1992 | Le Matricule des Anges n°1 | par Jean-Guy Pécresse

La Mécanique

En 1928, taraudé par sa vocation d’écrivain, Gadda entreprend la rédaction de la Meccanica. Mais il doit bientôt reprendre son activité d’ingenieur et laisse la Meccanica inachevée qui deviendra, avec et avant tant d’autres livres, une de ses innombrables belles au bois dormant.
A l’aube de la première guerre mondiale, dans l’Italie divisée entre interventionnisme et neutralisme, tandis que son mari se meurt de la tuberculose aux avant-postes de la guerre, une fille du peuple « La magnifique Zoraide » vit une intense histoire d’amour avec un étudiant issu de la bourgeoisie, Franco Velaschi. Gildo, le cousin du mari de Zoraide, voleur et jaloux, trouvera le moyen de briser cette idylle en faisant expédier le malheureux amant au front et mourra quant à lui, fusillé. A l’instar des destins tronqués et déviés de ses personnages, Franco, étudiant réfractaire qui travaille en usine et se passionne pour la mécanique, Luigi, le mari tuberculeux, impuissant à combattre, Gildo, déserteur, enfin Zoraide témoin déchiré, qui perd son amant pour parachever son destin, ce roman inachevé témoigne de l’ampleur de la tache que s’est fixée Gadda. Joyce eut, toute sa vie cette ambition avouée d’écrire un livre qui soit l’équivalent linguistique du monde. Gadda lui, dans un même élan, tout aussi volontaire mais peut-être moins patient, a écrit le pendant linguistique de l’Italie. Ce livre est le laboratoire où Gadda, expérimente les mécanismes, règle la machinerie qui aboutira à l’une des oeuvres majeures de notre temps. Dante Isella parle, dans sa préface, « d’expressionnisme verbal ». Le lyrisme et le sybillin s’y côtoient. Gadda parodie, se parodie, de telle sorte que La Mécanique peut être comprise comme la répétition d’un Deus ex machina qui fourbit ses armes.

La Mécanique
Carlo Emilio Gadda
traduit par Philippe Di Meo
Editions du Seuil 190 pages 99 FF

La mécanique Gadda Par Jean-Guy Pécresse
Le Matricule des Anges n°1 , novembre 1992.