Les éditions Le Temps qu’il fait ont créé leur revue. Présentée très sobrement sur un papier velin ivoire, avec un arbre fruitier dessiné en couverture, Chef-Lieu, c’est son nom, (en hommage à Jean Follain) est tirée à 800 exemplaires. Comme le précisent ses fondateurs, « elle veut donner à découvrir plus qu’à reconnaître. Elle n’a pas de programme, mais quelques principes. » Une absence de programme qui explique peut-être en partie une fréquence irrégulière. Annoncée biannuelle, le premier numéro date de novembre 1992, et le second est sorti de la petite imprimerie charentaise dès les premiers jours de l’année. Mais peu importe. Les textes présentés, toujours inédits, sont moins des commandes que des cadeaux, et les cadeaux se font parfois attendre. Car ce qui rend cette revue intéressante, c’est sa volonté de rassembler des voix différentes -tout en gardant une unité de ton- dans un lieu ouvert à tous les genres. Ordonnée sous différentes rubriques (Ralentir, travaux !, Visite d’atelier, Pages retrouvées…), elle donne à lire de la poésie, des nouvelles, des récits, des aphorismes, des nouvelles traductions… et quelques notes de lecture qui prennent soin de s’affranchir de l’actualité éditoriale. Chef-Lieu mise sur des auteurs connus ou moins connus. Il n’est donc pas surprenant que l’on retrouve au sommaire de son deuxième numéro quelques locataires de la maison-mère. On découvre ainsi un récit de jeunesse de Jean-Claude Pirotte (« ce sursaut d’adolescence peut-être intempestif », comme le note son auteur), des poèmes d’Henri Thomas, écrits de 1975 à décembre 1992, un texte de Jean-Pierre Abraham, de Philippe Bosser… On trouve également une évocation de la peinture de Jacques Hartmann par Paul de Roux ainsi qu’une traduction inédite du Jeune Roy d’Oscar Wilde par Pierre Louÿs. Pour la bonne bouche, il faut conseiller le premier texte qui ouvre la revue, Vanitas, une nouvelle de Bénédicte Fayet, petit trésor d’élégance et de simplicité (Méfiez-vous quand même des Belges !) ainsi que les
Chef-Lieu, 158 pages, 96FF, éditions Le Temps qu’il fait 31, rue de Segonzac 16100Cognac, abonnement pour 4 numéros, 350FF.
Dossier
Antonio Tabucchi
Piazza d’Italia
février 1994 | Le Matricule des Anges n°7
| par
Thierry Guichard
,
Philippe Savary
Un auteur
Un livre