Les petits Jardins
de Jean-Pierre Siméon
Confession qui s’ouvre sur un babillage d’érudit et se clôt dans l’abîme du plus profond des cauchemars, le dernier roman de Jean-Pierre Siméon dégage une telle densité (dans la langue et dans le motif) qu’il paraît totalement atemporel. Le récit d’ailleurs joue allègrement du temps, matière élastique, propre seulement à enchaîner des rencontres sur le chemin obscur de notre narrateur, employé de librairie de livres anciens, qui connaîtra dans une accélération de sa vie à la fois l’amour et la mort, la désillusion et la passion, l’innocence et la culpabilité. La langue de Jean-Pierre Siméon, poète et traducteur d’italien, ne dédaigne pas les méandres d’un beau parler, l’apanage des amoureux de la prose. Le récit qu’il nous offre fait penser, dans sa noirceur, aux cauchemars sombres d’un Kafka, aux ondes de Munch, bref, à la pénombre où baigne toute âme humaine.
Fable et roman d’initiation, Les petits Jardins joue à la fois sur le registre du charme et du trouble, il offre de lourds fruits aux parfums entêtants.
Editions de l’Aire
15, rue de l’Union
1800 Vevey - Suisse
Domaine français Les petits Jardins
avril 1994 | Le Matricule des Anges n°8
Un livre
Les petits Jardins
Le Matricule des Anges n°8
, avril 1994.