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Domaine étranger A l’adolescence et au-delà

septembre 1995 | Le Matricule des Anges n°13 | par Christian Molinier

A l’Equinoxe et au-delà

Après Le pauvre Cœur des hommes et surtout Je suis un Chat (Gallimard, 1957 et 1978), divers éditeurs se sont attachés, lentement et dans un ordre plutôt dispersé, à faire connaître l’œuvre de Natsume Sôseki, né en 1867 et mort en 1916.
À l’Equinoxe et au-delà, l’un de ses derniers livres, est un gros roman d’une veine bien différente de celle -pleine d’ironie- de Je suis un Chat. Les personnages principaux sont deux jeunes gens dont l’un cherche du travail et l’autre quelque chose de plus important encore, en lui-même. Certes, l’histoire de l’étudiant Keitarô et celle de l’étudiant Sunaga paraissent se juxtaposer de façon quelque peu artificielle mais, en réalité, elles sont reliées en profondeur par le thème de l’enquête, qui est ici la recherche qu’entreprend tout adolescent pour s’orienter dans un monde qu’il ne fait que pressentir. Si Keitarô, comme il le confie à Sunaga, se sent attiré par le métier de détective, en réalité : « ce qu’il désirait, c’était seulement étudier les hommes, ou plutôt contempler en s’émerveillant l’extraordinaire mécanique de l’humanité qui se meut dans la nuit obscure ».
Bien que le récit se déroule lentement, comporte peu de péripéties, n’ait aucune « intrigue » -comme disent les manuels de littérature-, et que son seul objet soit de restituer le plus sobrement possible les impressions, les pensées et les conversations des personnages, le lecteur reste constamment sous le charme d’une atmosphère de délicatesse, d’attention à l’autre et de réflexion intime qui rappelle d’ailleurs celle d’autres grands romans japonais.
Sans doute faut-il voir dans cette atmosphère et dans la qualité particulière des personnages l’expression d’un idéal issu de la culture japonaise, mais c’est un idéal qui fait aussi partie de la réalité en tant qu’il montre un chemin vers une forme d’existence où la poésie, avec ce qu’elle comporte d’attention et de respect pour autrui, tiendrait une place plus grande.

À l’Equinoxe et au-delà
Natsume Sôseki

traduit du japonais
par Hélène Morita
Le Serpent à plumes
432 pages, 120 FF

A l’adolescence et au-delà Par Christian Molinier
Le Matricule des Anges n°13 , septembre 1995.