Charles Lièvremont, un fondé de pouvoir installé dans un appartement trop vaste pour lui seul, héberge un soir Victor Cœurderoy, intérimaire sans domicile fixe, rencontré à la sortie d’une séance de cinéma. Les deux nouveaux amis s’entendent bien et sans qu’ils aient à se le dire, Cœurderoy devient le compagnon de vie de Liévremont. Avenue Signorelli, leur existence s’écoule avec la régularité d’un fleuve tranquille. À la manière d’un Bouvard et d’un Pécuchet -en moins, beaucoup moins ambitieux- les deux acolytes élaborent des projets de voyage qui n’aboutiront pas, font des rencontres ensemble, partagent tout, sauf l’intimité qu’ils savent préserver dans un respect naturel et réciproque. À la lecture de ce roman, on se surprend à penser que c’est peut-être ça, l’amitié… Rien d’extraordinaire n’arrive dans ce récit d’une belle camaraderie au charme un peu désuet. Pourtant, on ne quitte pas le livre avant la fin. L’anodin est au centre du roman d’Arthur Bernard et le romanesque au cœur de ses personnages.
Cent pages
187 pages, 89 FF
Domaine français Le Neuf se fait attendre
février 1996 | Le Matricule des Anges n°15
| par
Marie-Laure Picot
Un livre
Le Neuf se fait attendre
Par
Marie-Laure Picot
Le Matricule des Anges n°15
, février 1996.