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Théâtre Le tragicomique de Schwajda

juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16 | par Laurence Cazaux

En 1992, les éditions Théâtrales faisaient découvrir au public français un auteur hongrois, György Schwajda, avec la traduction de L’Hymne. Une initiative à saluer eu égard à cette œuvre si particulière, à l’humour ravageur. Chaque matin, Jozsi apprend de sa femme, Aranka, que vers minuit il l’a battue ainsi que ses enfants pour les obliger à chanter l’Hymne national. Une dégringolade en huit tableaux, qui ne tombe jamais dans le misérabilisme car, comme l’écrit Jean-Pierre Sarrazac (un écrivain également publié chez Théâtrales), Schwajda « adopte le point de vue de la neutralité, le point de vue idéal au théâtre où fusionnent le tragique et le comique, le métaphorique et le littéral ».
On attendait impatiemment une deuxième traduction. C’est chose faite avec Le Miracle. Pièce tout aussi fulgurante, dévastatrice et drôle. Devenu aveugle, l’ouvrier typographe Vencel passe devant la Commission médicale pour toucher une pension d’invalidité, qui lui est refusée par manque d’ancienneté. Déclaré apte à gagner sa vie, Vencel en déduit donc qu’il voit. Il va reprendre son travail, conduire une voiture… Ce qui engendre évidemment toutes sortes de catastrophes.
Ces deux pièces sont de veine semblable, une même logique implacable débouchant sur l’absurde. L’aliénation de l’individu par le social est dénoncée avec virulence. Les personnages, construits avec une psychologie très simplifiée désirent… faire de la balançoire ou encore manger du pain trempé dans du marc. Des symboles de toute leur vie. Tous côtoient le vide, le gouffre, avec une tranquillité désarmante. Et pour accentuer la parenté avec L’Hymne, les personnages de Miracle chantent, l’Internationale cette fois-ci, provoquant eux-aussi la colère des voisins.
Nous marquons une petite préférence pour L’Hymne toutefois, peut-être parce que la pièce, centrée autour du couple Jozsi-Aranka, semble encore plus implacable.

Le Miracle
György Schwajda

Traduit par Anna Lakos
et Jean-Loup Rivière
Éditions Théâtrales
60 pages, 76 FF

Le tragicomique de Schwajda Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°16 , juin 1996.