Un Tombeau pour Félicien
de Jean-Marie Barnaud
Félicien est mort sans que son existence ait pu être déchiffrée par ses plus proches. Sa mère d’abord qui n’accepte pas la disparition et demande à ses amis de retracer le portrait du fils afin d’y voir un peu mieux. Son meilleur ami, sans cesse admiratif parce qu’il voyait en Félicien ce qu’il voulait voir en lui-même. Félicien mort, ces proches vont, par courrier, apporter des pierres à l’édifice que la mère voudrait ériger. Un monument de mots, car, bien que chacun s’en défende, pour retrouver « l’essence » de Félicien, il faut faire appel à la littérature. La grande qualité de ce court roman épistolaire est de poser la question de l’existence : devons-nous rester ce que les autres perçoivent de nous ou devons-nous répondre à l’appel de notre monde intérieur, tourner le dos à toute chose futile pour s’abîmer dans la contemplation de la vie ? La réponse de Jean-Marie Barnaud est toute de sensualité et de poésie. Elle reprend finalement l’interrogation incessante sur le geste de Rimbaud et met en doute jusqu’à la littérature même.
T. G.
Deyrolle Éditeur
118 pages, 89 FF
Domaine français Un Tombeau pour Félicien
septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17
| par
Thierry Guichard
Un livre
Un Tombeau pour Félicien
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°17
, septembre 1996.