A la suite d’un crash, une cinquantaine de naufragés -des sages-femmes et des bûcherons scandinaves- échouent sur une île déserte du Pacifique. Au prix de quelques tensions, la vie sociale s’organise peu à peu sur cette terre féconde. La distribution de stérilets, la consommation de bistouille et les joies de la cueillette calment les plus nostalgiques de la civilisation. Ils y resteront près d’un an avant l’arrivée de la marine américaine. Avec ce cinquième roman traduit en français, l’écrivain finlandais sert un plat maintes fois goûté : la vie loin de la société des hommes est-elle possible ? Si Paasilinna, obsédé par cette question, montre ses belles qualités de conteur, doué d’une prose légère et jubilatoire, cette fois, le mets manque de saveurs et de piments. Le brio et l’humour avec lesquels il plante le décor ne compensent ni la pauvreté psychologique de ses personnages, ni la faiblesse de l’épilogue. Un bon scénario ne fait pas nécessairement un bon livre.
Denöel
Traduit du finnois
par Antoine Chalvin
238 pages, 110 FF
Domaine étranger Prisonniers du paradis
décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18
| par
Philippe Savary
Un livre
Prisonniers du paradis
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°18
, décembre 1996.