Parti sur les traces de Champollion, chasseur de signes comme lui, Gérard Macé découvre que l’inventeur du secret des hiéroglyphes se faisait lire, durant l’hiver 1827, Le Dernier des Mohicans que Fenimore Cooper vient de faire paraître. Ému par sa découverte romanesque des Indiens, Champollion, fait état de cette lecture dans sa correspondance. À la croisée des chemins, entre la fiction de Fenimore Cooper et la réalité de ses recherches, la même quête du monde. À l’évanouissement de Champollion qui vient de découvrir le langage des Égyptiens, fait écho la joie de Uncas qui, dans le roman, découvre sous le lit d’une rivière les traces de ceux qu’il piste. L’un déchiffre ce qui est censé nommer le monde, l’autre lit la nature même. Assez vite, Macé préfère suivre les pas de l’Indien, détournant le cours de son récit sur Champollion pour débusquer le graal de ce qu’il cherche à travers bon nombre de ses récits : la clé qui ouvre au monde. Le langage ment, n’oublie pas de rappeler Macé. On ne serait pas loin de penser que, pour lui, la fiction dit vrai.
Le Dernier des Egyptiens
Gérard Macé
Gallimard, Folio, 104 pages, 20 FF
Poches Le Dernier des Egyptiens
juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20
| par
Thierry Guichard
Un livre
Le Dernier des Egyptiens
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°20
, juillet 1997.