Contrairement à son titre, ce recueil de récits rassemble les premiers textes de Dazaï (1909-1948). C’est dire l’optimisme du jeune homme. Chantre de la littérature crépusculaire, gros consommateur de saké et de morphine, l’écrivain japonais considérait le suicide « comme une sorte de triomphe du savoir-faire et du calcul ». Après quatre tentatives, la cinquième fut la bonne. Ces écrits de jeunesse mêlent souvenirs autobiographiques, fables, fragments romanesques. La mort, la vie, la nature, l’écriture sont célébrées ici dans une troublante communion. Ce sentiment de mal à l’aise et de bienheureuse plénitude naît de pas grand-chose : « Je pensais mourir. Le jour de l’an, je reçus un rouleau de tissu à kimono. C’était pour mes étrennes. L’étoffe de lin, au tissage très fin, était à petits carreaux gris souris. Sans doute un kimono à porter l’été. Je décidai de vivre jusqu’à l’été. »
Mes dernières annéesOsamu DazaiTraduit du japonais par Juliette Brunet et Yuko Brunet
Fayard330 pages, 130 FF
Domaine étranger Mes dernières années
novembre 1997 | Le Matricule des Anges n°21
| par
Philippe Savary
Un livre
Mes dernières années
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°21
, novembre 1997.