La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger L’islam dévoilé

novembre 1997 | Le Matricule des Anges n°21 | par Philippe Savary

Madame Alavieh et autres récits

Avec ce recueil drôle et virulent à la fois, le romancier iranien Sadegh Hedayat confesse tout le mal qu’il pense de la religion musulmane.
Hormis Hâdji Agha (Phébus, 1996), le lecteur français n’a approché l’oeuvre de Sadegh Hedayat (1903-1950) que par son versant sombre. Ange déchu, anti-conformiste lu sous le manteau, celui qui fut le premier suicidé de la littérature persane se servait de l’écriture comme d’un tombeau. Tant par le biais du fantastique (univers hallucinés) que du réalisme (descriptions du sordide), l’auteur de La Chouette aveugle a témoigné de sa profonde désolation, proche de la nausée, à vivre dans l’Iran de l’entre-deux-guerres, tout en étant attiré par sa culture, son folklore, sa magie. Parmi ses combats, la religion islamique -et les mollahs, ses fidèles serviteurs- trône en bonne place. Hedayat en a un profond dégoût. Elle symbolise, pour cet esprit moderne, l’archaïsme, l’hypocrisie et l’escroquerie. Dans ce registre, Madame Alavieh et autres récits est un succulent blasphème sur la pratique religieuse et sur ses « esclaves adorés de Dieu ». Drôles et satiriques, on comprend que ces récits aient circulé dans très peu de mains. Hedayat tourne en ridicule tous ces faussaires de bénitiers. Dans le premier texte qui donne son titre au recueil, on suit ainsi une femme du peuple, au cours d’un pèlerinage. Dans ce portrait caricatural, le lecteur ne trouvera là ni piété, ni ferveur, mais une panoplie d’injures et de jurons aussi longue qu’une litanie. Sa langue, crue, est celle d’une tenancière d’un bordel bavarois ; ses moeurs, aussi purs qu’une fosse septique. Les images saintes que l’on déploie dans chaque village, assistent, insensibles, aux parties de jambes en l’air qui se jouent, la nuit tombée, dans les charettes.
Dans un autre récit (il y en a trois) intitulé La Mission, on tombe cette fois franchement dans le burlesque. Le reporter d’un journal, Le Bourbier, rend compte de l’envoi d’une mission islamique dans les pays francs. Son but : convertir ces contrées. Des hautes personnalités -savants, théologiens- ont été choisies. Une fondation finance le voyage. Pour l’équipe de notables, cette croisade sera couronnée de succès. En priorité : apprendre à ces mécrants à mendier, à payer des impôts aux religieux, à se torcher avec des aiguières en terre cuite. Les Folies bergères seront également réquisitionnées en lieu de culte et de propagande. Si les impies résistent, « on leur coupera le nez et les oreilles et les musulmans se partageront leurs femmes et leurs chameaux », jurent-ils. De toute façon, « le principe de l’Islam est très simple : ou bien vous allez vous convertir, ou bien on vous zigouille, à moins que vous ne payiez la dîme au Trésor des musulmans. » La sainte caravane arrive donc à Berlin. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Finalement, durant son périple, la fine équipe n’aura réussi qu’à circoncire un clochard sous un pont de la Seine, après lui avoir « promis deux mille balles ». Mieux : les missionnaires auront jugé la terre occidentale à leur goût. Deux ans plus tard, on retrouve les meilleurs fils de l’islam barman, maquereau ou croupier au casino de Deauville. « Le religion n’a-t-elle d’autre but que de piller ou de tuer ? Ses règles s’appliquent avant tout au bas-ventre(…) C’est notre fond de commerce, notre épicerie que d’abrutir les gens », concède l’un des parjures, avant d’avaler un verre de beaujolais.
Madame Alavieh et autres récits Sadegh HedayatTraduit du persan par M.F. Farzaneh
José Corti168 pages, 100 FF

L’islam dévoilé Par Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°21 , novembre 1997.
LMDA PDF n°21
4,00