Quel besoin a eu Hugo Pratt d’écrire ce double romanesque de la BD La Ballade de la mer salée (1975). Le roman est sorti dans sa version italienne en 1995, l’année de la mort d’Hugo Pratt et en France un an plus tard.
Tous ceux qui ont été fascinés par l’épure du dessin de Pratt, sa capacité à raconter une histoire précisément en n’utilisant pas de texte, tous ceux pour qui Corto Maltese est avant tout une silhouette, une démarche, une posture auront sans doute du mal à aimer ce livre. Le style est celui d’un récit d’aventures, plutôt sobre et plat : « Corto était trempé de sueur et la caresse de l’air frais sur ses muscles était délicieuse ». On n’imaginait pas Corto dans l’univers du Club des cinq.
Dans la mesure où le style n’est pas une préoccupation majeure, pourquoi Hugo Pratt s’encombre-t-il de ces pages de description que quelques traits lui suffisent à évoquer ? Evidemment la force de ses personnages resurgit malgré tout, en écho. Mince consolation.
Folio
Traduit de l’italien par
Fanchita Gonzalez Batlle
300 pages, 35 FF
Poches Corto Maltese
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
| par
Christophe Dabitch
Un livre
Corto Maltese
Par
Christophe Dabitch
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.