Après son contemporain Henri de Régnier qui fit souvent référence à Venise, le décadent Jean Lorrain (1855-1906) s’est laissé lui aussi subjuguer par cette ville si proche de ses convenances esthétiques. Lorrain dont la postérité a retenu l’« élégance agressive » et l’immoralisme, lui dont la critique a jugé le style « artificiel et prétentieux » a fait l’hommage à la cité des Doges de ses talents de virtuose.
Publié d’abord dans la Revue illustrée en 1905 avant de paraître en volume (1921), son « nouveau petit guide fin-de-siècle de Venise » tel que le présente Eric Walbecq dans sa préface donne la furieuse envie de voir Venise tout en lisant Lorrain. « Courtisane, oui, cette dogaresse déchue et ruinée l’est devenue ; mais c’est Tiepolo qui l’a peinte, c’est Véronèse qui lui a donné ses attitudes et, sous l’arche de ses palais, c’est l’Adriatique qui lui tend son miroir ! ».
Editions La Bibliothèque
(9, rue du Docteur-Heulin
75017 Paris)
96 pages, 80 FF
Histoire littéraire Venise
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
| par
Éric Dussert
Un livre
Venise
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.